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Syrie : l'ONU exige l'ouverture immédiate de couloirs humanitaires

Syrie: une famille fuit un quartier frappé par le conflit dans la Ghouta orientale, en utilisant une charrette pour transporter leurs biens.
UNICEF/Amer Al Shami
Syrie: une famille fuit un quartier frappé par le conflit dans la Ghouta orientale, en utilisant une charrette pour transporter leurs biens.

Syrie : l'ONU exige l'ouverture immédiate de couloirs humanitaires

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a exigé mardi que toutes les parties au conflit en Syrie, en particulier le gouvernement, ouvrent immédiatement des couloirs à travers les lignes de front et les frontières pour laisser passer l'aide humanitaire.

Dans une résolution adoptée à l'unanimité de ses 15 membres, le Conseil a exprimé sa grave préoccupation devant l'absence d'application de plusieurs demandes précédentes de sa part de l'ouverture de tels accès. Il s'est également dit « scandalisé » par l'escalade des violences et la mort de plus de 250.000 personnes, dont des dizaines de milliers d'enfants, depuis le début du conflit.

Dans cette résolution, le Conseil demande « aux autorités syriennes de répondre sans tarder à toutes les requêtes d'autorisation de livraison d'aide à travers les lignes soumises par les Nations Unies et leurs partenaires, et de donner à ces demandes une considération positive ». Il exprime également une grave préoccupation du fait que l'Etat islamique en Iraq et au Levant (EIIL), aussi appelé Daech, le Front Al-Nusra (ANF) et des groupes liés à Al-Qaida entravent aussi cet accès.

Il évoque un déclin des approbations de convois humanitaires par les autorités syriennes, notant qu'au 31 octobre, seulement 27 des 91 demandes déposées en 2015 par les diverses agences de l'ONU avaient été approuvées en principe, et qu'entre 2013 et 2015, le pourcentage des convois approuvés en principe avait diminué, passant de 65% à 29%.

Cette nouvelle résolution fait suite à une autre décision du Conseil vendredi dernier, dans laquelle il chargeait l'ONU de réunir dès janvier les parties au conflit en Syrie pour des pourparlers en vue d'une transition politique, avec un calendrier devant mener à un cessez-le-feu, à l'adoption d'une nouvelle constitution et à la tenue d'élections, le tout sous l'égide de l'ONU.

Le Conseil se dit « gravement alarmé » par la situation catastrophique dans le domaine humanitaire en Syrie, où une assistance d'urgence, y compris médicale, est maintenant nécessaire pour plus de 13,5 millions de personnes en territoire syrien, dont 6,5 millions de déplacés, 4,5 millions vivant dans des zones difficiles d'accès, parmi lesquels se trouvent des réfugiés palestiniens, et 393.700 prises au piège dans des zones assiégées.

Il se dit aussi gravement préoccupé par l'absence totale de résultats de ses précédents appels à mettre fin aux attaques contre les populations et les biens civils, dont les écoles, les centres médicaux et les sources d'approvisionnement en eau, à l'utilisation d'armes qui tuent sans discernement, comme les tirs d'artillerie, les largages de barils d'explosifs et les raids aériens, les tirs à l'aveuglette d'obus de mortier, les voitures piégées, les attentats suicide et les bombes souterraines, ainsi qu'à l'utilisation de la faim comme arme de combat.

Il condamne « le recours généralisé à la torture, aux mauvais traitements, aux exécutions arbitraires, aux meurtres extrajudiciaires, aux disparitions forcées, aux violences sexuelles et sexistes, ainsi que tous les graves abus et violations commises contre les enfants ».

Dans les régions de Syrie contrôlées par l'EIIL et le Front al-Nusra, le Conseil dénonce « l'idéologie et les actes extrémistes violents », pour leur « impact dévastateur sur le plan humanitaire » pour les civils, menant au déplacement de centaines de milliers de personnes, et il appelle tous les Etats à prévenir le flux de terroristes étrangers dans le pays.