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L'ONU appelle l'Amérique latine et les Caraïbes à améliorer la vie des personnes d'ascendance africaine

Le  Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein. Photo ONU/Pierre Albouy
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein. Photo ONU/Pierre Albouy

L'ONU appelle l'Amérique latine et les Caraïbes à améliorer la vie des personnes d'ascendance africaine

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a exhorté l'Amérique latine et les Caraïbes à profiter des initiatives prévues par la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine (2015-2024) pour apporter une amélioration concrète à la vie de ces personnes.

La première réunion régionale de la Décennie s'est déroulée à Brasilia les 3 et 4 décembre, réunissant les États de la région, les organisations régionales, les institutions nationales des droits de l'homme, la société civile, notamment des personnes d'ascendance africaine, ainsi que les organismes des Nations Unies de la région.

« Je suis frappé par l'énormité de la tâche qui nous attend », a dit M. Zeid lors de cette réunion.

Selon lui, dix ans pour inverser cinq siècles de discrimination structurelle, c'est bien peu, alors que la discrimination raciale se nourrit quotidiennement de la peur, de la pauvreté et de la violence.

Le Haut-Commissaire a noté que si l'abolition de l'esclavage a apporté la liberté, la plupart des structures sociales profondément discriminatoires n'ont jamais été démantelées et existent toujours.

« Aujourd'hui, il y a plus de 150 millions de personnes d'ascendance africaine en Amérique latine et dans les Caraïbes - environ 30% de la population. Pourtant, les Afro-descendants dans une grande partie de la région sont presque invisibles dans les couloirs du pouvoir économique, académique, professionnel ou politique, au niveau local ou national. Les taux élevés d'inégalité persistent », a-t-il dit.

« Historiquement et aujourd'hui encore, les personnes d'origine africaine contribuent de manière importante au développement et à la prospérité de leurs sociétés et de leurs nations, mais sont privées de leur juste part des dividendes. Au contraire, leurs droits ont été violés afin que d'autres puissent prospérer », a-t-il ajouté.

M. Zeid a appelé les États à honorer leurs engagements et leurs obligations en vertu du droit international en matière de droits de l'homme et à utiliser tous les outils à leur disposition pour réaliser des progrès concrets en matière de promotion des droits des Afro-descendants.

Il a appelé les États à veiller à ce que les femmes et les hommes d'ascendance africaine participent activement aux projets de développement. « Il y a un manque d'investissements publics dans les quartiers et les régions qui sont principalement d'origine africaine. Cette tendance doit être inversée en partenariat avec les communautés », a-t-il dit.

À la fin de cette réunion régionale, les délégués ont adopté une déclaration dans laquelle ils insistent sur l'urgence de commencer le travail dès que possible. Les Etats ont promis d'adopter des politiques destinées à lutter contre les inégalités en matière d'accès à l'éducation et à l'emploi.