Réduire les tensions à Jérusalem et Hébron reste la priorité, selon l'ONU
« L'épicentre de la violence s'est déplacé vers Hébron, qui comme Jérusalem, a des lieux saints révérés à la fois par les Musulmans et les Juifs, ce qui est une cause de friction depuis des décennies », a expliqué M. Mladenov lors d'un exposé par vidéoconférence devant les membres du Conseil de sécurité.
Le Coordonnateur spécial a rappelé que la ville d'Hébron était au cur de l'économie palestinienne. « C'est la plus grande ville de Cisjordanie avec une population d'environ 170.000 personnes. C'est un moteur industriel et commercial », a-t-il déclaré. « La poursuite du développement de la ville fait donc partie intégrante de la viabilité économique d'une futur Etat palestinien ».
M. Mladenov a noté qu'au cours des vingt dernières années, les populations palestinienne et juive de la ville ont été physiquement séparées et que « l'impact économique de la violence qui fait rage à Hébron et dans les environs est élevé pour l'ensemble du district ».
« Mettre fin à la violence et arriver à une désescalade de la situation à Jérusalem, à Hébron et dans d'autres zones restent notre priorité. Mais, comme le Secrétaire général l'a déclaré à plusieurs reprises, cela ne peut pas se faire seulement avec des mesures sécuritaires », a-t-il ajouté.
Selon le Coordonnateur spécial, toutes les parties prenantes doivent mettre en uvre des mesures qui pourraient avoir un impact positif.
Il a ainsi suggéré « des efforts immédiats par les dirigeants communautaires, religieux et politiques pour stopper l'incitation à la violence alimentée par la haine qui glorifie le meurtre de Juifs ou qualifie tous les Palestiniens de terroristes ».
M. Mladenov a également jugé nécessaire de lutter contre « l'apparente impunité concernant la violence des colons contre les Palestiniens ». Selon lui, il faut aussi « un allègement des restrictions et une réouverture de la principale artère commerciale d'Hébron ».
« Affronter les menaces qui tuent la perspective d'une solution à deux Etats est également crucial. Si l'on veut renouer avec l'espoir, il faut mettre fin à cette réalité qui voit l'apparition d'un Etat de colons en Cisjordanie occupée », a estimé le Coordonnateur spécial.