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Cisjordanie : l'ONU appelle à la cessation des « démolitions punitives »

Une structure démolie en septembre 2015 par les autorités israéliennes en Cisjordanie. Photo OCHA Territoire palestinien occupé
Une structure démolie en septembre 2015 par les autorités israéliennes en Cisjordanie. Photo OCHA Territoire palestinien occupé

Cisjordanie : l'ONU appelle à la cessation des « démolitions punitives »

Le Coordonnateur des affaires humanitaires de l'ONU dans les territoires palestiniens occupés, Robert Piper, a appelé lundi à la cessation des « démolitions punitives » par Israël en Cisjordanie.

Dans un communiqué de presse, M. Piper a indiqué que les maisons familiales de cinq auteurs présumés d'attentats commis contre des Israéliens en 2015 avaient été démolies par les forces de sécurité israéliennes depuis le 14 novembre. Il a précisé que lors de la plus récente de ces opérations, effectuée lundi dans le camp de réfugiés de Qalandiya, deux Palestiniens auraient été tués et neuf autres blessés, lors de heurts avec des manifestants protestant contre les démolitions.

« Les démolitions punitives constituent une forme de punition collective car elles frappent non seulement les auteurs présumés d'infractions mais aussi des personnes (parents, voisins) qui n'ont pas commis ces actes. Les punitions collectives sont interdites par le droit international », a déclaré M. Piper. Il a précisé que selon un premier bilan, 20 personnes, dont huit enfants, se retrouvent sans abri après la démolition de leurs maisons.

« Je suis consterné par les informations faisant état de la démolition punitive ces derniers jours par les forces de sécurité israéliennes de cinq maisons dans les gouvernorats de Jérusalem, Naplouse et Ramallah », a déclaré le coordonnateur.

« Nous reconnaissons les graves défis sécuritaires auxquels fait face Israël aujourd'hui, mais toute réponse de la part des autorités chargées de l'application de la loi doit être conforme au droit international », a-t-il ajouté. « Les démolitions punitives sont par nature injustes, car elles punissent des innocents pour des actes commis par d'autres ».

La politique des démolitions punitives avait été suspendue par le gouvernement israélien en 2005, après qu'un comité militaire israélien les eut déclarées inefficaces en tant que mesures dissuasives. Mais ces démolitions ont repris au milieu de 2014.

Depuis cette date, les autorités israéliennes ont fait démolir, sceller ou détruire à l'explosif 16 bâtiments en représailles à des attentats. Ces opérations ont causé le déplacement de 90 Palestiniens, dont 51 enfants, selon des chiffres du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA). En outre, au moins 12 appartements adjacents ont été endommagés, déplaçant temporairement au moins 55 autres personnes.