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Somalie : l'ONU renouvelle pour un an l'autorisation aux forces navales internationales de lutter contre la piraterie

Abordage d'un bateau de pirates au large de la Somalie. Photo UE (archives)
Abordage d'un bateau de pirates au large de la Somalie. Photo UE (archives)

Somalie : l'ONU renouvelle pour un an l'autorisation aux forces navales internationales de lutter contre la piraterie

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mardi à l'unanimité une résolution renouvelant pour un an l'autorisation accordée aux forces navales internationales de prendre part à la lutte contre la piraterie et les vols à main armée au large des côtes somaliennes.

Dans cette résolution, le Conseil souligne le rôle crucial des efforts déployés par les forces navales d'organisations régionales dans la lutte contre la piraterie en Somalie, notamment de l'Union européenne (EUNAVFOR) avec son opération Atalante et de l'Organisation du Traité de l'Atlantique nord (OTAN) dans le cadre de son opération Ocean Shield.

Si le Conseil de sécurité souligne que la communauté internationale doit mener une action sur tous les fronts pour prévenir et éliminer la piraterie et remédier à ses causes profondes, il indique également que c'est aux autorités somaliennes qu'incombe avant tout la responsabilité de lutter contre la piraterie.

« Tout en prenant note des améliorations en Somalie, [le Conseil] considère que la piraterie y aggrave l'instabilité en y faisant entrer d'importantes quantités de liquidités illicites qui viennent financer de nouvelles activités criminelles et alimenter la corruption dans le pays », souligne la résolution.

Le Conseil de sécurité note aussi avec préoccupation que la capacité limitée à maintenir en captivité et à poursuivre les pirates présumés après leur capture a empêché une action internationale plus robuste et, trop souvent, a conduit à la libération des pirates sans que justice ne soit rendue. Il appelle par conséquent les États et les organisations régionales à déployer des navires de guerre, des armes et des avions militaires, et à fournir un soutien logistique pour lutter contre la piraterie.

Les pirates opérant au large des côtes somaliennes ont abordé une multitude de navires ces dernières années, aussi bien des grands porte-conteneurs que des petits yachts de plaisance, prenant des centaines de personnes en otage et obtenant des millions de dollars de rançon en échange de leur libération.

Afin de mettre un terme à l'impunité dont les pirates ont bénéficié, la résolution exhorte tous les Etats, en particulier les Etats du pavillon, les Etats du port et les Etats côtiers ainsi que les Etats de nationalité des victimes ou des auteurs d'actes de piraterie à coopérer en vue de déterminer lequel aura la compétence pour mener des enquêtes et poursuivre les auteurs. La résolution propose également l'établissement de tribunaux spécialisés dans la lutte contre la piraterie en Somalie, avec une forte présence internationale.

Depuis que l'ONU a autorisé la première intervention navale internationale en 2008, le taux d'abordage a toutefois progressivement diminué. En février de cette année, une mission sous l'égide de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a libéré quatre ressortissants thaïlandais après près de cinq ans en captivité, la plus longue prise d'otage par des pirates somaliens à ce jour.