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L'ONU s'inquiète du nombre croissant de plaintes pour agressions sexuelles sur des demandeurs d'asile à Nauru

Rupert Colville, porte-parole du Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) (archives). Photo ONU/Jean-Marc Ferré
Rupert Colville, porte-parole du Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) (archives). Photo ONU/Jean-Marc Ferré

L'ONU s'inquiète du nombre croissant de plaintes pour agressions sexuelles sur des demandeurs d'asile à Nauru

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) s'est inquiété mardi de l'attentisme de la police de Nauru face au nombre croissant de plaintes pour agressions sexuelles sur des réfugiés et demandeurs d'asile, depuis que l'Australie a repris en 2012 sa politique de transfert de demandeurs d'asile à Nauru.

Le HCDH s'est en particulier inquiété du sort d'une réfugiée somalienne qui aurait été violée en juillet à Nauru et est actuellement enceinte de 15 semaines à la suite de ce viol.

« Elle a été renvoyée d'Australie vers Nauru il y a onze jours, sans avoir pu mettre fin à sa grossesse », a dit le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d'un point de presse. « Nous appelons l'Australie et Nauru à fournir rapidement une option décente à 'Abyan' (pseudonyme de cette réfugiée somalienne) pour qu'elle obtienne des soins physiques et psychologiques appropriés et puisse mettre fin à sa grossesse si elle le souhaite ».

M. Colville a précisé que le HCDH a été en contact direct avec Abyan et qu'elle était dans un état physique et mental fragile et profondément traumatisée par ce qui lui est arrivé depuis le viol présumé. Elle a refusé de donner des informations à la police de Nauru sur son agresseur par crainte de représailles.

Le porte-parole a également cité l'exemple d'une demandeuse d'asile iranienne qui aurait été agressée sexuellement en mai dernier. « Elle a été évacuée vers l'Australie où elle reçoit encore un traitement médical pour les conséquences physiques et mentales de ce qui lui est arrivé. Son frère et sa mère, toutefois, sont toujours à Nauru et ne savent pas quand ils pourront la retrouver », a-t-il souligné.

« Le HCDH est inquiet des informations indiquant que la police de Nauru n'a pas pris de mesures contre les responsables présumés de violence contre les femmes, notamment quand les victimes sont des demandeuses d'asile et des réfugiées », a dit M. Colville. « Le HCDH est très perturbé par cette tendance, car l'impunité pour des crimes aussi graves augmente le risque qu'ils se répètent ».