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Des responsables de l'ONU « choqués » par les allégations de corruption contre un ex-Président de l'Assemblée générale

Un ancien Président de l'Assemblée générale des Nations Unies John Ashe. Photo ONU/Mark Garten
Un ancien Président de l'Assemblée générale des Nations Unies John Ashe. Photo ONU/Mark Garten

Des responsables de l'ONU « choqués » par les allégations de corruption contre un ex-Président de l'Assemblée générale

Les plus hauts responsables des Nations Unies se sont dits « choqués » et « profondément troublés » mardi par les « très graves allégations » faites dans la matinée par des procureurs fédéraux américains à l'encontre d'un ancien Président de l'Assemblée générale de l'ONU, John Ashe.

M. Ashe, qui a été arrêté mardi matin à New York, a présidé la 68ème session de l'Assemblée générale de l'ONU, de septembre 2013 à septembre 2014. Avant son élection à ce poste, il avait été représentant permanent à l'ONU de son pays, Antigua et Barbuda.

Lors de son point de presse quotidien, le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, a déclaré que ces allégations « frappent en plein cœur l'intégrité des Nations Unies ».

Interrogé pour savoir si l'ONU avait joué un rôle dans l'enquête du procureur américain, M. Dujarric a répondu que l'Organisation n'avait pas été informée de l'affaire avant sa révélation par la presse. « Bien évidemment, si nous sommes contactés par les autorités américaines compétentes, nous coopérerons avec elles », a-t-il ajouté.

Peu après, l'actuel Président de l'Assemblée générale, l'ancien Speaker (président) du parlement danois Mogens Likketoft, a déclaré, lors d'une conférence de presse, qu'il ne pouvait que partager la position du Secrétaire général.

« Venant d'un pays qui est régulièrement en tête du classement des pays à l'indice de transparence et après avoir passé 34 ans dans la politique danoise sans être riche, je suis certainement choqué (par ces allégations) et je pense que l'ONU et ses representants devraient être tenus aux plus hauts critères de transparence et d'éthique », a dit M. Lykketoft.

« La corruption n'a sa place ni aux Nations Unies, ni ailleurs », a-t-il affirmé.

Selon l'édition de mardi du New York Times, M. Ashe et un promoteur immobilier milliardaire de Macao ont été accusés mardi d'être impliqués dans un vaste système de corruption.

Le journal, qui cite des procureurs fédéraux de Manhattan, précise que M. Ashe fait partie d'un groupe de six personnes identifiées dans un plainte au pénal concernant un système de pots-de-vin dans lequel plus d'un million de dollars provenant de diverses sources en Chine auraient été versés en échange d'une aide pour obtenir des contrats, notamment immobiliers.

Ces accusations, selon le New York Times, constituent un élargissement d'une enquête actuellement en cours contre Ng Lap Seng, un promoteur immobilier de Macao qui a été arrêté par les douanes de New York le mois dernier et accusé d'avoir fait entrer 4,5 millions de dollars aux Etats-Unis sous de faux prétextes.