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Israël qualifie l'accord sur le nucléaire iranien de menace pour la paix

Le Premier ministre d'Israël Benjamin Netanyahu devant l'Assemblée générale. Photo ONU/Cia Pak
Le Premier ministre d'Israël Benjamin Netanyahu devant l'Assemblée générale. Photo ONU/Cia Pak

Israël qualifie l'accord sur le nucléaire iranien de menace pour la paix

Le Premier ministre d'Israël, Benjamin Netanyahu, a dénoncé jeudi l'accord récemment conclu sur la question du nucléaire iranien et appelé l'Autorité palestinienne à reprendre immédiatement des négociations directes sans condition préalable.

L'Iran et un groupe de six nations (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) ont annoncé le 14 juillet 2015 avoir conclu un accord dont les termes limitent sensiblement la capacité de l'Iran à enrichir de l'uranium durant les dix prochaines années, en échange d'une levée des sanctions internationales pétrolières et financières affectant le pays.

Dans son discours à l'Assemblée générale de l'ONU, M. Netanyahu a qualifié l'accord sur le nucléaire iranien, non pas d'accord en faveur de la paix, mais d'accord sapant les bases de la paix, dénonçant une énième « offensive de charme » iranienne.

En raison de la levée des sanctions, a-t-il dénoncé, cet accord permettra à l'Iran de gagner des milliards de dollars qui seront utilisés, comme cela a été le cas durant les six derniers mois, pour soutenir le régime brutal du Président Bachar Al-Assad en Syrie, armer les Houthis au Yémen et fournir des missiles au Hezbollah libanais.

Le Premier ministre israélien a dénoncé les dispositions de l'accord selon lesquelles les restrictions sur la capacité de l'Iran à enrichir de l'uranium pourraient être levées au bout de 10 ou 15 ans, car, a-t-il dit, l'Iran ne changera pas son comportement ni ses habitudes durant cette période.

« Si l'Iran veut être traité comme un pays normal, qu'il agisse comme un pays normal et pas comme une théocratie à la conquête de ses pays voisins et de la destruction d'Israël », a déclaré M. Netanyahu.

Le Premier ministre a ainsi appelé la communauté internationale à assumer une triple responsabilité : s'assurer que l'Iran respecte ses obligations nucléaires ; se focaliser sur les agressions régionales dont le pays est à l'origine ; et utiliser les sanctions et autres outils disponibles pour prévenir ses ambitions dangereuses.

Malgré leurs divergences concernant cet accord, M. Netanyahu a par ailleurs réaffirmé que les Etats-Unis restent l'allié indéfectible d'Israël, et que l'Iran, tout comme Daech, demeurent leurs « ennemis communs ».

M. Netanyahu s'est par ailleurs dit prêt à reprendre immédiatement les négociations directes avec l'Autorité palestinienne sans condition préalable, et a regretté que le Président Abbas ne partage pas cette volonté.

La veille, le leader palestinien avait annoncé que son pays n'était plus lié aux accords de paix signés avec Israël depuis les Accords d'Oslo de 1993, évoquant le non-respect systématique de ces accords par Israël.

Tout en espérant que M. Abbas changera d'avis, le Premier ministre israélien a accusé la partie palestinienne d'avoir fait capoter le processus de paix.

M. Netanyahu a invité l'ONU à œuvrer en faveur de la paix en soutenant des négociations directes et sans conditions entre les parties.