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L'OMS conseille un traitement antirétroviral à toutes les personnes infectées par le VIH

Une femme séropositive et sa petite-fille à Makuzeze au Malawi.
UNICEF
Une femme séropositive et sa petite-fille à Makuzeze au Malawi.

L'OMS conseille un traitement antirétroviral à toutes les personnes infectées par le VIH

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié mercredi de nouvelles recommandations concernant le VIH/sida, conseillant notamment un traitement antirétroviral à toutes les personnes infectées.

« Toute personne infectée par le VIH devrait commencer le traitement antirétroviral le plus tôt possible après le diagnostic », a déclaré l'OMS dans un communiqué de presse. Avec cette recommandation, l'OMS supprime toutes les limitations aux conditions requises pour pouvoir bénéficier du traitement antirétroviral quand on est porteur du VIH; le traitement est désormais justifié dans toutes les populations et dans toutes les tranches d'âge.

Cet usage généralisé du traitement antirétroviral s'appuie sur les résultats récents d'essais cliniques confirmant que son administration précoce permet de garder les patients en vie, en meilleure santé, et diminue le risque de transmission aux partenaires.

L'OMS recommande aussi désormais de proposer le traitement antirétroviral préventif à toute personne exposée à un risque «substantiel» d'infection par le VIH. Cette nouvelle recommandation prolonge les orientations données par l'OMS en 2014 de proposer aux hommes ayant des rapports avec d'autres hommes une association de médicaments antirétroviraux pour éviter de contracter le VIH (ce qu'on a appelé la prophylaxie préexposition – PrEP).

Après avoir obtenu de nouvelles données factuelles sur l'efficacité et l'acceptabilité de la PrEP, l'OMS a désormais élargi cette recommandation pour étendre cette mesure à d'autres groupes de la population exposés à un risque important d'infection par le VIH. La PrEP doit être considérée comme une option supplémentaire de prévention, fondée sur un ensemble global de services comportant le dépistage du VIH, le conseil et le soutien, l'accès aux préservatifs et au matériel pour la sécurité des injections.

Les nouvelles recommandations sur l'administration précoce du traitement antirétroviral et l'offre élargie de la PrEP figurent dans le document de l'OMS Guideline on when to start antiretroviral therapy and on pre-exposure prophylaxis for HIV» [Lignes directrices pour déterminer quand commencer le traitement antirétroviral et la prophylaxie préexposition du VIH].

Dans ces nouvelles lignes directrices, on insiste sur le fait que, pour l'application efficace de ces recommandations, les pays devront veiller à ce que le dépistage et le traitement de l'infection à VIH soient facilement accessibles et à ce que les personnes mises sous traitement soient soutenues pour suivre les schémas thérapeutiques recommandés et rester dans le système de soins.

Ces recommandations ont été mises au point dans le cadre d'une réactualisation globale des « Lignes directrices unifiées sur l'utilisation des antirétroviraux pour le traitement et la prévention de l'infection à VIH », publiées par l'OMS. Ce lancement rapide des lignes directrices intervient avant leur publication complète, plus tard dans l'année, à cause de leur impact potentiel pour la santé publique.

Sur la base de ces nouvelles recommandations, le nombre des personnes remplissant les conditions requises pour le traitement antirétroviral va passer de 28 millions à l'ensemble des 37 millions de personnes vivant actuellement avec le VIH dans le monde. L'accès élargi au traitement est au cœur d'un nouvel ensemble de cibles pour 2020 visant à mettre fin à l'épidémie de sida d'ici à 2030 : 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, 90% de ces personnes sont sous traitement antirétroviral et 90% des personnes sous traitement antirétroviral ont une virémie indétectable.

Selon les estimations de l'ONUSIDA, l'extension du traitement antirétroviral à toutes les personnes vivant avec le VIH et l'élargissement des options pour la prévention peuvent contribuer à éviter 21 millions de décès liés au sida et 28 millions de nouvelles infections d'ici à 2030.