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Yémen : plus de 150 civils tués ces deux dernières semaines, selon l'ONU

Le quartier de Faj Attan à Sana'a, au Yémen, est régulièrement frappé par des attaques aériennes. Photo OCHA/Charlotte Cans
Le quartier de Faj Attan à Sana'a, au Yémen, est régulièrement frappé par des attaques aériennes. Photo OCHA/Charlotte Cans

Yémen : plus de 150 civils tués ces deux dernières semaines, selon l'ONU

Au cours des deux semaines allant du 11 au 24 septembre 2015, plus de 150 civils ont été tués, dont 26 enfants et 10 femmes, et 151 autres blessés au Yémen qui connaît depuis six mois une escalade des combats, a indiqué mardi le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH).

Ces chiffres portent le nombre de victimes civiles à 7.217 en six mois, dont 2.355 tués et 4862 blessés, a précisé le porte-parole du HCDH, Ruper Colville, lors d'un point de presse à Genève.

Ces décès ont été causés par des frappes aériennes et des bombardements aveugles sur des zones résidentielles par les deux parties au conflit. « Davantage de civils ont été tués et blessés par un nombre croissant de frappes aériennes visant des ponts et des routes », a dit M. Colville.

Dimanche, le Ministre jordanien des affaires étrangères a rejeté la partie du récent rapport du HCDH sur le Yémen concernant d'éventuelles violations du droit humanitaire par la coalition menée par l'Arabie saoudite.

« Le Haut-Commissaire regrette cette déclaration et toutes suggestions selon lesquelles le Haut-Commissariat ne devrait couvrir que les violations présumées commises par les Comités populaires affiliés aux Houthis et à leurs alliés », a dit le porte-parole du HCDH. « Il note que ce rapport, qui contient un certain nombre d'exemples spécifiques d'éventuels violations et abus par les deux parties au conflit, n'accuse pas les forces de la coalition de viser délibérément les civils et les infrastructures civiles ».

Le rapport note toutefois que près des deux tiers des décès civils signalés auraient été causés par des frappes aériennes de la coalition, qui est également responsable de près des deux tiers des destructions et dégâts causés à des bâtiments publics civils.

Le porte-parole du HCDH a souligné que le nombre élevé de décès de civils dus à des frappes aériennes a été confirmé une fois encore par les informations selon lesquelles des frappes aériennes ont fait au moins 135 morts lors d'une cérémonie de mariage dans le village de Wahijah, près de la ville portuaire de Mokha.

Le HCDH a également estimé que la coalition menée par l'Arabie saoudite était responsable du blocus naval frappant les principaux ports maritimes du Yémen, ce qui exacerbe la crise humanitaire qui affecte pratiquement tout le pays.

Le porte-parole du HCDH a souligné que les auteurs du rapport avaient vérifié dans la mesure du possible les incidents signalés et avaient clairement indiqué ne pas avoir été en mesure de vérifier « la grande majorité des allégations de violations des droits de l'homme et du droit humanitaire ».

« C'est pour cette raison notamment que le rapport du Haut-Commissaire a recommandé que les forces de coalition et le gouvernement du Yémen garantissent des enquêtes rapides, impartiales, indépendantes, efficaces et complètes », a ajouté M. Colville. Le rapport appelle également la communauté internationale à encourager l'établissement d'un mécanisme international d'enquête indépendant.