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La Jordanie demande davantage de soutien international dans la crise des réfugiés syriens

Le Roi Abdallah II de Jordanie devant l'Assemblée générale des Nations Unies. Photo ONU/Loey Felipe
Le Roi Abdallah II de Jordanie devant l'Assemblée générale des Nations Unies. Photo ONU/Loey Felipe

La Jordanie demande davantage de soutien international dans la crise des réfugiés syriens

Alors que de nombreux réfugiés syriens tentent actuellement de gagner l'Europe, fuyant quatre ans de conflit dans leur pays d'origine, le Roi Abdallah II de Jordanie a rappelé lundi le défi que représente cette crise pour son pays.

« Aujourd'hui, les réfugiés syriens représentent 20% de la population de mon pays », a-t-il souligné dans un discours devant l'Assemblée générale des Nations Unies. La Jordanie a hérité d'une part importante du fardeau lié à « ce désastre humanitaire », a-t-il poursuivi, fardeau que son pays a ôté selon lui des épaules de la communauté internationale.

« Pourtant, l'aide reçue par mon pays ne représente qu'une part infime des efforts que nous avons consentis », a-t-il déploré, appelant la communauté internationale à agir collectivement pour faire face au problème syrien et à aider davantage les pays comme la Jordanie, mais aussi le Liban, dont un quart de la population est désormais composée de réfugiés syriens.

Par ailleurs, le Roi Abdallah II a suggéré lundi l'importance d'enseigner les principes de tolérance et de coexistence aux jeunes gens du monde entier pour lutter contre l'extrémisme violent.

« La plupart des gens pensent n'avoir rien en commun avec la haine exprimée par les extrémistes », a-t-il dit. « Mais notre monde est aussi menacé quand la violence, la peur et la colère dominent le discours, que cela soit dans les leçons d'école, les sermons hebdomadaires ou les relations internationales ».

Le leader jordanien a regretté que, parmi les 1,2 milliard de Musulmans dans le monde, un petit nombre de « hors-la-loi » fassent entendre leur voix.

« Mais une goutte de venin peut empoisonner tout un puit », a-t-il déclaré, appelant les personnes modérées de toutes les confessions à faire entendre leur voix contre tous les extrémistes.

Prendre publiquement le parti de la tolérance signifie également respecter tous les lieux de cultes, qu'il s'agisse des mosquées, des églises ou des synagogues, a ajouté le Roi de Jordanie, qui, comme l'indique le traité de paix de 1994 entre son pays et Israël, est le garant des lieux saints musulmans à Jérusalem.

« Et rien n'est aussi important et ne peut avoir autant d'impact pour donner le ton de ce respect et de cette coexistence que la ville de Jérusalem », a-t-il ajouté, en référence notamment aux heurts qui ont récemment opposé des Palestiniens et policiers israéliens sur l'esplanade des Mosquées dans la ville sainte.