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Le chef de l'ONU appelle à réformer les opérations de maintien de la paix

Une femme casque bleue à Juba, au Soudan du Sud. Photo ONU/Isaac Billy
Une femme casque bleue à Juba, au Soudan du Sud. Photo ONU/Isaac Billy

Le chef de l'ONU appelle à réformer les opérations de maintien de la paix

A l'occasion de la publication de son rapport sur « L'avenir des opérations de paix des Nations Unies », le Secrétaire général de l'Organisation, Ban Ki-moon, a estimé vendredi que des changements fondamentaux étaient nécessaires et a insisté sur le fait que l'ONU ne pouvait pas être la source de souffrances supplémentaires pour les populations civiles.

La publication de ce rapport intervient alors que des Casques bleus de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) sont accusés d'avoir commis des abus sexuels. Ces allégations ont conduit à démission en août du chef de la MINUSCA, Babacar Gaye, et au rappel de la politique de tolérance zéro de l'Organisation en ce qui concerne ce type d'abus.

En octobre 2014, Ban Ki-moon avait nommé un Groupe de haut niveau indépendant, présidé par l'ancien Président du Timor-Leste José Ramos-Horta, pour examiner comment la gamme complète des opérations de paix des Nations Unies pouvait être exploitée pour lutter contre la propagation et l'intensité des conflits d'aujourd'hui.

Il avait demandé au groupe d'experts de faire preuve d'audace dans leurs recommandations. Vendredi, le Secrétaire général a salué la qualité et le caractère inclusif du travail du Président Ramos-Horta et des autres membres du groupe.

S'appuyant sur les recommandations de ce groupe d'experts, Ban Ki-moon a détaillé son projet pour adapter les opérations de maintien de la paix et souligné que trois changements fondamentaux étaient nécessaires.

« Premièrement, nous devons faire de la prévention et de la médiation une priorité si nous voulons éviter de répondre trop tard et que cela coûte trop cher », a-t-il dit. « Deuxièmement, nous devons changer la façon dont nous planifions et menons les opérations de paix de l'ONU pour les rendre plus rapides, plus réactives et plus responsables envers les pays et les peuples en conflit ».

« Troisièmement, nous devons mettre en place un cadre mondial-régional pour gérer les défis de paix et de sécurité d'aujourd'hui. Je crois que cela doit commencer par un partenariat renforcé entre l'ONU et l'Union africaine. J'ai établi un plan d'action détaillé pour mettre en mouvement ces changements », a-t-il ajouté.

Le Secrétaire général de l'ONU a rappelé que les principes fondamentaux des opérations de paix onusiennes « ne changeront pas ». « Notre travail consiste à soutenir le règlement négocié des conflits, à protéger les civils et à faire progresser leur droit à la sécurité, à la justice et au développement », a-t-il dit.

Ban Ki-moon a insisté sur le fait que l'ONU ne pouvait « pas être la source de souffrances supplémentaires » et a présenté dans son rapport plus d'une dizaine de nouvelles mesures pour débarrasser les Nations Unies de l'exploitation et des abus sexuels.

« Le changement ne pourra avoir lieu que si les États membres et les partenaires se joignent à moi dans cet effort. Mon rapport énumère les actions essentielles que j'invite le Conseil de sécurité, les États membres et les pays contributeurs à prendre. Avec un engagement politique et des investissements intelligents et ciblés, nous pouvons améliorer la réponse du monde aux horreurs d'aujourd'hui. Le 70e anniversaire de l'Organisation des Nations Unies est le moment de relever ce défi. Je suis impatient de travailler avec l'ensemble des Membres et tous les partenaires pour faire avancer ce programme », a-t-il conclu.