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L'Indice FAO des prix alimentaires affiche son plus fort recul depuis décembre 2008

Du blé. Photo IRIN/David Gough
Du blé. Photo IRIN/David Gough

L'Indice FAO des prix alimentaires affiche son plus fort recul depuis décembre 2008

Les cours internationaux des denrées alimentaires ont continué à fléchir en août, tandis que les disponibilités abondantes, la chute des prix de l'énergie et les inquiétudes au sujet de la récession économique en Chine ont concouru à la plus forte baisse de l'Indice FAO des prix alimentaires en près de sept ans.

L'indice avoisinait les 155,7 points en août 2015, en repli de 5,2% par rapport à juillet et la baisse mensuelle la plus importante depuis décembre 2008, la quasi-totalité des principaux produits alimentaires accusant des chutes sensibles, a précisé l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

L'Indice FAO des prix alimentaires est un indice pondéré qui mesure la variation mensuelle de cinq catégories principales de denrées alimentaires sur les marchés internationaux: céréales, viande, produits laitiers, huiles végétales et sucre.

En août, l'indice des prix céréaliers était en recul de 7% par rapport à juillet et de 15,1% par rapport à l'an dernier – sous l'effet de la chute des cours du blé et du maïs qui a annulé deux mois successifs de hausses modestes. Les améliorations continues des perspectives de la production pour 2015/16 n'ont pas réussi à compenser l'affaissement des prix des céréales.

L'indice des prix des huiles végétales était en août en baisse de 8,6% par rapport à juillet, soit le plus faible niveau depuis mars 2009. Le fléchissement traduit essentiellement les faibles niveaux des cours internationaux de l'huile de palme depuis plusieurs années, dus au ralentissement de la demande d'importations, notamment en Inde et en Chine, face aux anticipations d'une hausse de la production.

Un recul sensible des cours du lait en poudre, du fromage et du beurre a fait chuter l'indice des produits laitiers de 9,1% en août, en raison du ralentissement de la demande d'importations de Chine, du Proche-Orient et d'Afrique du Nord.

Une forte baisse de l'indice des prix du sucre, en baisse de 10% par rapport à juillet, s'explique principalement par la dévaluation continue du réal brésilien par rapport au dollar américain et la confirmation de l'attente que l'Inde, deuxième producteur mondial de sucre, deviendra un exportateur net pour la campagne en cours 2015/16.

Contrairement à la tendance générale à la baisse, les prix de la viande sont demeurés quasiment inchangés en août. Les cours mondiaux étaient néanmoins inférieurs de 18% au pic historique atteint en août 2014.

Pendant ce temps, les dernières prévisions de la production céréalière mondiale de 2015 s'établissent à 2.540 millions de tonnes, soit 13,8 millions de tonnes de plus qu'en juillet, compte tenu des perspectives plus favorables pour les céréales secondaires, le blé et le riz. Cependant, elles seraient toujours inférieures de 21 millions de tonnes (0,8%) au record de 2014.

Un nouveau Bulletin FAO sur l'offre et la demande de céréales relève les prévisions de la production mondiale de céréales secondaires de 7,5 millions de tonnes, soit 1.311 millions de tonnes, qui demeurent néanmoins inférieures au record de 2014 de 19,9 millions de tonnes (soit 1,5%). La hausse des estimations est principalement due aux meilleures conditions de croissance que prévu en Argentine (maïs), au Brésil (maïs) et aux Etats-Unis (maïs et sorgho), qui ont largement compensé une chute de la production de maïs dans l'Union européenne où a régné un temps sec et chaud qui a freiné les prévisions de rendements.

Alors que la récolte touche à sa fin dans l'hémisphère nord, les prévisions de la production mondiale de blé pour 2015 se confirment avec 728 millions de tonnes (+ 5 millions de tonnes). La révision à la hausse s'explique par les meilleures perspectives de récolte en Australie, dans l'UE, en Fédération de Russie et en Ukraine, qui devraient compenser largement les baisses de production prévues au Canada, où les principales zones de culture ont continué à souffrir des conditions trop sèches.

Les perspectives de la production rizicole mondiale (riz usiné) ont également progressé depuis juillet 2015, ne fût-ce que d'1,3 million de tonnes, essentiellement le fait de l'Inde où les semis avancent au même rythme que la campagne précédente malgré le phénomène El Niño en cours. Sur la base des prévisions actuelles de 501 millions de tonnes, la production mondiale de riz serait supérieure de 3,6 millions de tonnes (0,7%) à celle de 2014.