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L'OMS appelle l'Asie du Sud-Est à s'attaquer à la résistance aux antibiotiques

Le siège de l'OMS à Genève. Photo OMS
Le siège de l'OMS à Genève. Photo OMS

L'OMS appelle l'Asie du Sud-Est à s'attaquer à la résistance aux antibiotiques

Alors que l'utilisation systématique d'antibiotiques entraîne de plus en plus une résistance à ces médicaments, une persistance des infections et un échec des traitements, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a exhorté mercredi les pays de l'Asie du Sud-Est à remédier d'urgence à cette menace pour la santé publique.

« Une action immédiate est nécessaire pour empêcher que le monde ne revienne à l'ère pré-antibiotique », a déclaré le Directeur de l'OMS dans la région Asie du Sud-Est, Dr Poonam Khetrapal Singh, lors d'une réunion de ministres de la santé des pays de la région à Dili, la capitale du Timor-Leste.

« Des infections courantes et des blessures mineures que l'on a pu traiter pendant des décennies pourraient de nouveau tuer des millions de personnes. La résistance aux antibiotiques rendra très difficile des opérations chirurgicales complexes et la gestion de plusieurs maladies chroniques comme le cancer », a-t-il ajouté.

Selon lui, sans médicaments antimicrobiens efficaces, un certain nombre d'infections courantes telles que les pneumonies contractées à l'hôpital, les infections des voies urinaires, la diarrhée, la gonorrhée, la tuberculose, le paludisme, sont déjà de plus en plus difficiles à traiter. Le problème s'aggrave, et si nous n'agissons pas maintenant, les conséquences pourraient être irréversibles.

Selon de récentes prévisions, 10 millions de décès par an dans le monde et une baisse de 2 à 3,5% du produit intérieur brut mondial d'ici 2050 risqueraient de se produire si la résistance aux antimicrobiens continue de se développer sans entrave. Les coûts indirects liés à la baisse de productivité en cas de maladie persistante et à son traitement doivent également être ajoutés à ces estimations.

Dr Khetrapal Singh a jugé nécessaire des programmes d'action nationaux complets et intégrés pour répondre à la résistance aux antimicrobiens. Selon lui, les pays ont besoin de renforcer le suivi de l'ampleur et des causes de la résistance aux antibiotiques, d'améliorer le contrôle des infections dans les hôpitaux et de réglementer et promouvoir l'utilisation appropriée des médicaments.

La résistance mondiale actuelle aux antibiotiques est le résultat de l'utilisation généralisée et peu judicieuse des antibiotiques par les prescripteurs et les patients ne terminant pas leurs traitements, de la sur-utilisation des antibiotiques dans l'élevage et la pisciculture, d'un mauvais contrôle des infections dans les établissements de santé et d'un manque d'hygiène. En outre, il n'y a pas beaucoup de nouveaux antibiotiques en préparation qui peuvent remplacer ceux qui sont devenus inefficaces.