Iraq : l'ONU appelle les autorités à réformer le pays pour renforcer son unité
« Le gouvernement iraquien doit prendre les mesures visant à la protection des différentes minorités ethniques et religieuses et à leur pleine et égale participation à la vie économique, sociale et politique de l'Iraq, afin d'assurer la future cohésion du pays », a déclaré le Représentant spécial durant une réunion d'information au Conseil de sécurité des Nations Unies.
« Malheureusement, l'absence de consensus politique a abouti à la suspension du processus de réforme », a regretté M. Kubis, en référence notamment à l'échec de l'adoption de trois projets de lois allant dans le sens d'une réconciliation nationale et relatifs à la proclamation d'une amnistie générale, la justice et la garde nationale.
« Ces trois projets de lois ont été soumis devant le Conseil des représentants, mais du fait du manque de confiance entre les communautés iraquiennes et de l'absence de volonté politique, aucun progrès n'a pu être enregistré », a expliqué M. Kubis, tout en appelant le gouvernement, le parlement et les différentes forces politiques du pays à consentir aux compromis nécessaires pour faire adopter ces lois et restaurer la confiance entre communautés.
Pour mettre fin au conflit et vaincre l'EIIL, qui contrôle toujours un tiers du territoire iraquien, préserver l'unité de l'Iraq doit être une priorité absolue a en effet estimé M. Kubis.
Le Représentant spécial a par ailleurs insisté sur le lourd tribut payé par la population iraquienne, alors qu'au moins 1.200 civils supplémentaires ont été tués et plus de 2.000 autres blessés au cours des trois derniers mois en raison du conflit armé et des attaques terroristes perpétrées par l'EIIL.
Quant à la situation humanitaire du pays, M. Kubis l'a jugée « très préoccupante », rappelant qu'environ 8,2 millions d'Iraquiens ont actuellement besoin d'une assistance humanitaire d'urgence.
A ce titre, le Représentant spécial s'est dit très préoccupé par les rapports faisant état de communautés et de familles entières contraintes de se tourner vers l'EIIL pour demander de l'aide, alors même que les programmes humanitaires de l'ONU ferment un à un par manque de financement.