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Deux experts de l'ONU souhaitent effectuer une visite aux États-Unis en lien avec la réforme de la justice pénale

Photo ONU/Martine Perret
Photo ONU/Martine Perret

Deux experts de l'ONU souhaitent effectuer une visite aux États-Unis en lien avec la réforme de la justice pénale

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, Juan E. Méndez, et le Président du Groupe de travail sur la détention arbitraire, Seong-Phil Hong, ont demandé mardi au gouvernement américain de pouvoir effectuer une visite officielle dans le pays pour faire avancer la réforme de la justice pénale.

Cet appel intervient après la visite la semaine dernière par le Président américain Barack Obama de la prison d'El Reno dans l'Oklahoma et son discours sur la réforme de la justice pénale, dans lequel il a dénoncé des taux excessivement élevés d'incarcération, l'impact disproportionné de cette politique sur les minorités raciales, la surpopulation carcérale et l'utilisation intensive de l'isolement.

« Je suis impatient de travailler avec le Ministère américain de la justice sur l'étude commandée par le Président sur la nécessité de réglementer l'isolement, qui affecte 80.000 détenus aux États-Unis, dans la plupart des cas pour des périodes se comptant en mois et en années », a dit M. Méndez.

« La pratique de l'isolement prolongé ou pour une durée indéterminée inflige des souffrances de nature psychologique, ce qui est strictement interdit par la Convention contre la torture », a-t-il ajouté. « Une réforme en la matière aurait un impact considérable non seulement aux États-Unis, mais dans de nombreux pays à travers le monde ».

Le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a demandé au gouvernement des États-Unis de pouvoir visiter des institutions fédérales et étatiques où des personnes sont privées de leur liberté.

« Une visite aux Etats-Unis serait une excellente occasion de discuter avec les autorités des 'Principes et directives concernant le droit de toute personne privée de sa liberté d'introduire un recours devant un tribunal', et de promouvoir leur utilisation par la société civile », a déclaré M. Hong.

Les deux experts ont souhaité pouvoir se rendre dans des centres de détention américains et avoir des entretiens en privé avec des détenus dès que possible. « Nous sommes prêts à fournir toute expertise supplémentaire pour garantir que les réformes pénitentiaires soient mises en œuvre conformément aux normes internationales des droits humains ».