L'actualité mondiale Un regard humain

Une attaque pourrait être à l'origine du crash de l'avion ayant causé la mort de Dag Hammarskjöld, selon l'ONU

L'ancien Secrétaire général de l'ONU Dag Hammarskjöld. Photo ONU/JO
L'ancien Secrétaire général de l'ONU Dag Hammarskjöld. Photo ONU/JO

Une attaque pourrait être à l'origine du crash de l'avion ayant causé la mort de Dag Hammarskjöld, selon l'ONU

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a rendu public lundi le rapport final du Groupe indépendant d'experts chargé d'étudier les nouvelles informations relatives à la mort tragique de l'ancien Secrétaire général Dag Hammarskjöld et des personnes qui l'accompagnaient en septembre 1961.

Créé par une résolution de l'Assemblée générale de l'Organisation en décembre 2014, le Groupe d'experts avait entamé ses travaux le 30 mars 2015, avec pour mandat d'examiner et d'évaluer de nouvelles informations liées à la mort de M. Hammarskjöld et des 15 personnes qui l'accompagnaient dans un avion qui s'est écrasé durant la nuit du 17 au 18 septembre 1961, dans ce qui est aujourd'hui la Zambie.

Le Groupe d'experts avait ensuite remis son rapport final à M. Ban le 12 juin dernier. A cette occasion, le Secrétaire général avait déclaré que, sous réserve du respect du secret médical et de la vie privé, il mettrait le document à disposition des Etats membres et du public dans les plus brefs délais.

Dans un communiqué de presse rendu public à la mi-journée par son porte-parole, M. Ban a annoncé qu'il avait officiellement transmis le rapport du Groupe indépendant, assorti de ses propres observations concernant les progrès accomplis dans l'enquête et la procédure à suivre, au Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Sam Kutesa.

Ces documents sont par conséquent accessibles à tous les Etats membres et au grand public, a précisé le chef de l'ONU.

Le Secrétaire général a estimé que le Groupe indépendant d'experts avait réalisé des progrès significatifs dans la recherche de la vérité sur les évènements de la nuit du 17 au 18 septembre 1961.

Entre autres avancées, a précisé M. Ban, les experts ont recueilli de « nouvelles informations qui confirment l'autopsie originale pratiquée en 1961 sur les 16 passagers à bord du [vol enregistré sous le code] SE-BDY ».

Le Groupe a également examiné et évalué la valeur probante de nouvelles informations concernant les différentes hypothèses sur la ou les causes de l'accident, a poursuivi le Secrétaire général.

« Il a constaté que les nouvelles informations relatives au détournement et au sabotage [de l'appareil] avaient une valeur probante faible, voire nulle », a indiqué M. Ban, soulignant que le rapport présente en revanche de nouveaux éléments d'information concernant la « fatigue de l'équipage », susceptibles de donner lieu à une ou plusieurs hypothèses.

« Plus important encore, le Groupe a recueilli des informations additionnelles, d'une valeur probante qu'il a jugé comme étant modérée, autorisant d'envisager l'hypothèse d'une attaque aérienne ou d'une autre interférence de ce type comme la cause possible de l'accident », a déclaré le Secrétaire général.

Sur la base de ces éléments de preuve, M. Ban s'est prononcé en faveur de l'ouverture « d'un nouvel examen ou d'une nouvelle enquête », dont l'objectif serait de faire toute la lumière sur les faits.

Parallèlement, le Secrétaire général a fait part de son intention d'assurer le suivi des demandes d'informations supplémentaires en cours formulées par le Groupe d'experts auprès de certains États membres.

M. Ban a en outre demandé instamment à tous les États membres de déclassifier ou de rendre disponible toute information susceptible d'éclairer les circonstances de la mort de Dag Hammarskjöld et des personnes qui l'accompagnaient.

Le Secrétaire général a remercié les membres du Groupe qu'il avait lui-même nommé en mars dernier, y compris son chef, Mohamed Chande Othman, juge en Tanzanie, et ses deux autres membres, Kerryn Macaulay, représentante de l'Australie au Conseil de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), et Henrik Larsen, un expert en balistique au Centre national des services judiciaires au sein de la police nationale danoise.