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L'OMS préconise la vaccination par voie orale contre les risques grandissants d'épidémies de choléra

Des enfants au Soudan du Sud dans un site de protection des civils à Juba. Photo : UNICEF / Soudan du Sud / 2015 / Claire McKeever
Des enfants au Soudan du Sud dans un site de protection des civils à Juba. Photo : UNICEF / Soudan du Sud / 2015 / Claire McKeever

L'OMS préconise la vaccination par voie orale contre les risques grandissants d'épidémies de choléra

Face aux préoccupations majeures suscitées par les épidémies de choléra en cours ou anticipées au Soudan du Sud, en Tanzanie, au Népal et au Yémen, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a préconisé lundi l'utilisation de vaccins administrables par voie orale comme un moyen efficace de lutter contre la propagation de la maladie.

« L'utilisation de vaccins anticholériques oraux se révèle être un outil efficace pour contrôler les épidémies de choléra », a déclaré l'OMS dans un communiqué de presse rendu public à Genève.

A ce titre, l'agence de l'ONU a annoncé que des programmes de vaccination ont été mis en œuvre pour cibler les communautés à risque au Soudan du Sud et en Tanzanie, où de nouveaux foyers de choléra ont fait leur apparition en raison de l'insécurité et des déplacements de population.

« Au Yémen, en proie à la guerre, et au Népal, ravagé par le tremblement de terre, l'OMS collabore avec les autorités nationales et les partenaires sur le terrain pour se préparer à d'éventuelles épidémies de choléra, ainsi qu'à des épidémies de diarrhée aiguë liée à l'eau », a poursuivi l'OMS.

Le choléra est une infection intestinale aiguë provoquée par l'ingestion d'aliments ou d'eau contaminés par le bacille Vibrio cholerae. Cette maladie, dont la période d'incubation n'excède pas cinq jours, produit une entérotoxine provoquant une diarrhée aqueuse abondante et des vomissements chez la plupart des patients. Le choléra peut rapidement conduire à une déshydratation sévère et à la mort, s'il n'est pas immédiatement traité.

L'OMS et ses partenaires tentent actuellement de juguler les épidémies de choléra au moyen de programmes d'amélioration de la qualité de l'eau et des pratiques d'assainissement, de l'utilisation de vaccins anticholériques oraux, ainsi que d'une surveillance améliorée et d'une plus grande sensibilisation des communautés quant à la manière de contrôler la maladie.

Le groupe de travail de l'OMS 'Task Force on Cholera Control' vise par ailleurs à renforcer la coopération internationale et la coordination entre partenaires de santé dans trois des principales situations qui offrent un terrain favorable à la maladie : les situations endémiques, où la maladie est enracinée au sein des communautés, comme c'est le cas dans certaines régions de la République démocratique du Congo ; les flambées soudaines, durant lesquelles une réponse instantanée par la vaccination est jugée plus efficace, comme en Guinée et au Malawi ; et les crises humanitaires, telles que l'épidémie survenue au Soudan du Sud fin 2013 ou l'épidémie actuelle en Tanzanie, où des milliers de personnes déplacées par les combats au Burundi voisin ont été vaccinées avec succès contre la maladie.

« Contrôler efficacement une maladie signifie réduire le nombre de nouveaux cas à zéro dans certaines zones prédéfinies grâce à des efforts ciblés », a expliqué l'OMS.

Un stock international créé en 2013 et financé par la Bill and Melinda Gates Foundation, la ELMA Vaccines and Immunization Foundation, l'aide humanitaire et la protection civile de l'Union européenne (ECHO), la Margaret A. Cargill Foundation et l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) avait initialement permis de rassembler 2 millions de doses de vaccin.

En 2015, grâce à l'obtention de financements supplémentaires, l'OMS estime que le nombre de doses disponibles devrait atteindre les 3 millions.

Depuis la création de ce stock, environ 2 millions de doses de vaccins anticholériques oraux ont été distribuées, ce qui a notamment permis de mettre fin à l'épidémie de choléra au Soudan du Sud en 2014, s'est félicité l'OMS.