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Deux sites au Yémen et un site en Iraq classés patrimoine en péril par l'UNESCO

Le site d'Hatra, en Iraq, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Photo UNESCO/Véronique Dauge
Le site d'Hatra, en Iraq, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Photo UNESCO/Véronique Dauge

Deux sites au Yémen et un site en Iraq classés patrimoine en péril par l'UNESCO

Le Comité du patrimoine mondial de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a inscrit cette semaine la vieille ville de Sanaa et l'ancienne ville de Shibam, au Yémen, ainsi que le site d'Hatra, en Iraq, sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

S'agissant de la vieille ville de Sanaa, le Comité a exprimé sa tristesse et son inquiétude face aux destructions qui affectent cette ville islamique de grande importance historique et patrimoniale.

Le site, qui a été inscrit en 1986 sur la Liste du patrimoine mondial, a en effet subi de sérieux dommages en raison du conflit armé dans le pays. Le quartier al Qasimi, notamment, situé à proximité du jardin urbain de Miqshamat al Qasimi, a subi d'importants dégâts. La mosquée al-Mahdi, datant du 12e siècle, et les maisons environnantes ont également été endommagées. La plus grande partie des vitres et des portes colorées et décorées de Sanaa, si caractéristiques de son architecture domestique, ont explosé ou ont été endommagées.

Édifiée dans une vallée de montagne à 2.200 mètres d'altitude, Sanaa est habitée depuis plus de 2.500 ans. Aux VIIe et VIIIe siècles, la ville est devenue un important centre de propagation de l'islam. On retrouve ce patrimoine religieux et politique dans ses 106 mosquées, ses 12 hammams et ses 6.500 maisons qui datent tous d'avant le XIe siècle. Les maisons-tours aux nombreux étages et les maisons de pisé anciennes ajoutent encore à la beauté du site.

Le Comité a également estimé que l'ancienne ville de Shibam et son mur d'enceinte, inscrits sur la Liste du patrimoine mondial depuis 1982, étaient soumis à des menaces potentielles liées au conflit s'ajoutant aux problèmes de conservation et de gestion observés à Shibam. Il a donc estimé que l'inscription du site sur la Liste du patrimoine mondial en péril contribuerait à renforcer la mobilisation internationale en faveur de ce site.

Entourée de son mur d'enceinte, l'ancienne ville de Shibam, ville du XVIe siècle, offre l'un des plus anciens et des meilleurs exemples d'un urbanisme rigoureux fondé sur le principe de la construction en hauteur. Ses impressionnantes structures en forme de tours qui jaillissent de la falaise lui ont valu son surnom de « Manhattan du désert ».

Le Comité du patrimoine mondial a aussi inscrit le site d'Hatra, en Iraq, sur la Liste du patrimoine mondial en péril en raison des destructions infligées à ce site du patrimoine mondial par des groupes armés.

Au cours de la discussion, un grand nombre de membres du Comité du patrimoine mondial ont exprimé leur préoccupation concernant l'état des sites suite aux destructions intentionnelles infligées au patrimoine iraquien et leur disposition à aider l'Iraq quand la situation le permettra.

Le Comité a également mis l'accent sur le fait que l'inscription de Hatra sur la Liste du patrimoine mondial en péril est un instrument destiné à fédérer le soutien de la communauté internationale en faveur du patrimoine iraquien.

Grande cité fortifiée sous l'influence de l'Empire parthe et capitale du premier royaume Arabe, Hatra, qui figure sur la Liste du patrimoine mondial depuis 1985, résista deux fois aux Romains, en 116 et en 198, grâce à sa muraille renforcée de tours. Les vestiges de la ville, et en particulier les temples où l'architecture grecque et romaine se combine avec des éléments de décor d'origine orientale, témoignent de la grandeur de sa civilisation.

En revanche, le Comité du patrimoine mondial a retiré le Parc national de Los Katíos, en Colombie de la Liste du patrimoine mondial en péril en raison d'une amélioration significative de la gestion du site et des mesures concrètes prises par l'Etat partie pour renforcer la lutte contre l'exploitation forestière illégale et la surpêche.

Le site avait été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 2009 à la demande de l'Etat partie afin de faire face aux menaces pesant sur la protection du parc, notamment du fait de l'exploitation forestière illégale, de l'installation des populations non autorisées, de la pêche et de la chasse.

Couvrant 72.000 ha dans le nord-ouest de la Colombie, le Parc de Los Katios, inscrit en 1994 sur la Liste du patrimoine mondial, comprend des collines basses, des forêts et des plaines humides. Il présente une diversité biologique exceptionnelle et sert d'habitat à plusieurs espèces animales menacées, ainsi qu'à de nombreuses plantes endémiques.

Le Comité a salué l'action du gouvernement colombien et a souligné qu'il s'agissait d'un exemple de bonne pratique en matière d'utilisation de la Liste du patrimoine en péril pour mobiliser la coopération internationale en faveur de la protection d'un bien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial.