L'actualité mondiale Un regard humain

Syrie : des experts des droits de l'homme de l'ONU s'inquiètent de la prise pour cible des groupes minoritaires

Des réfugiés syriens munis de leur passeport montant à bord d'un ferry entre l'île grecque de Kos et Athènes où ils seront enregistrés. Photo HCR/S. Baltagiannis
Des réfugiés syriens munis de leur passeport montant à bord d'un ferry entre l'île grecque de Kos et Athènes où ils seront enregistrés. Photo HCR/S. Baltagiannis

Syrie : des experts des droits de l'homme de l'ONU s'inquiètent de la prise pour cible des groupes minoritaires

Condamnant le nombre croissant de raids aériens lancés par le gouvernement syrien, notamment dans des zones peuplées de civils, un groupe de responsables des Nations Unies a mis en garde vendredi contre de possibles représailles par des groupes armés non étatiques, ce qui risquerait d'augmenter la vulnérabilité des minorités religieuses et ethniques perçues comme progouvernementales.

« Les frappes aériennes gouvernementales auraient tué plus d'une centaine de civils durant la dernière semaine. L'emploi de moyens ou méthodes de combat ne permettant pas de distinguer les cibles civiles des cibles militaires est une violation flagrante du droit international humanitaire. Non seulement le Gouvernement de la Syrie a manqué à sa responsabilité de protéger ses populations contre des crimes atroces, mais il continue aussi d'attaquer son propre peuple », ont déploré les responsables de l'ONU dans une déclaration de presse.

Cette déclaration a été rendue publique par le Conseiller spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng, la Conseillère spéciale pour la responsabilité de protéger, Jennifer Welsh, la Rapporteuse spéciale sur les questions relatives aux minorités, Rita Izsák, et le Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction, Heiner Bielefeldt.

Les conseillers spéciaux et Rapporteurs spéciaux ont tiré la sonnette d'alarme concernant les conséquences pour les communautés en Syrie des attaques aériennes lancées par les forces gouvernementales.

En raison de ces raids, ont-ils dit, les groupes armés non étatiques pourraient mener des représailles à grande échelle contre les minorités religieuses et ethniques perçues comme étant en faveur du gouvernement, y compris les civils chiites qui vivent dans les gouvernorats d'Alep et d'Idleb et les communautés druzes dans le gouvernorat d'As-Suwayda.

En outre, les experts ont fait à nouveau part de leur préoccupation face à la menace permanente à laquelle sont confrontés les groupes minoritaires en Syrie, y compris les Alaouites, les Arméniens, les Assyriens, les Druzes, les Ismaéliens et les Kurdes, qui sont tués, persécutés ou pris pour cible, principalement par des groupes armés non-étatiques, y compris le Front Al-Nosra et l'État islamique d'Iraq et du Levant (EIIL), sur la base de leur identité religieuse ou ethnique.

« Nous appelons toutes les parties à respecter les droits de l'homme internationaux et le droit humanitaire et à cesser immédiatement de prendre pour cible des personnes sur la base de leur appartenance identitaire ou de leur croyance, et à tout faire, dans les faits comme dans les discours, afin de prévenir de nouvelles divisions et escalades des tensions liées à des principes sectaires ».