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Centrafrique : l'ONU s'inquiète du sort de 11 personnes enlevées par des troupes de la République du Congo

Des hommes transportant du bois à Bria, en République centrafricaine. Photo ONU/Catianne Tijerina
Des hommes transportant du bois à Bria, en République centrafricaine. Photo ONU/Catianne Tijerina

Centrafrique : l'ONU s'inquiète du sort de 11 personnes enlevées par des troupes de la République du Congo

Près de 15 mois après l'enlèvement d'au moins 11 personnes par des troupes de la République du Congo déployées en République centrafricaine, le sort des victimes demeure inconnu, s'est inquiété vendredi le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH).

De plus, a déploré le porte-parole de l'agence, Rupert Colville, lors d'un point de presse, aucune enquête n'a été lancée par les autorités compétentes à l'intérieur ou à l'extérieur du pays.

En effet, d'après les témoignages de témoins interrogés par le personnel de l'ONU à Boali, une petite ville à 80 kilomètres au nord de Bangui, la capitale du pays, 11 personnes ont été arrêtées après un échange de tirs entre des groupes armés anti-balakas et des soldats du contingent congolais des forces de maintien de la paix de l'Union africaine déployées en République centrafricaine.

« Il ne s'agissait pas des forces de maintien de la paix de l'ONU », a précisé le porte-parole du HCDH.

Les 11 individus, parmi lesquels figuraient le chef local des anti-balakas, le général Maurice Kounouno, et les membres de sa famille, ont été arrêtés au domicile du général le 24 mars, a-t-il précisé.

Ils ont ensuite été transférés dans la base congolaise de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA), a-t-il ajouté, soulignant que le HCDH était en possession de témoignages selon lesquels le contingent congolais de la MISCA se serait rendu coupable d'enlèvement, de torture et d'exécution extrajudiciaire contre les 11 personnes arrêtées.

M. Colville a par conséquent appelé le gouvernement de la République centrafricaine, l'Union africaine et la République du Congo à faire immédiatement la lumière sur ces évènements, notamment au moyen d'une enquête « impartiale, efficace et transparente ».

Le porte-parole a par ailleurs rappelé les propos du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, sur la question des exactions présumées commises par des forces internationales en République centrafricaine.

M. Zeid a notamment souligné que le rôle des forces internationales pour désamorcer les combats et les tueries confessionnelles en République centrafricaine était « inestimable et que leur présence a incontestablement sauvé un grand nombre de vies ».

Pourtant, selon M. Zeid, dans certains cas – et ceci en est l'exemple – les forces de protection internationales pourraient avoir gravement violé les droits de l'homme dans le pays.

Le Haut-Commissaire a ainsi annoncé l'envoi d'une équipe de Genève en République centrafricaine pour étudier d'éventuelles mesures supplémentaires visant à remédier à de telles violations des droits humains.