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Nigéria : l'ONU appelle au respect de l'état de droit dans la lutte contre Boko Haram

Des réfugiés dans le camp de Minawao, au Cameroun, après avoir fui la violence perpétée par Boko Haram dans le nord du Nigéria. Photo : PAM / Sofia Engdahl
Des réfugiés dans le camp de Minawao, au Cameroun, après avoir fui la violence perpétée par Boko Haram dans le nord du Nigéria. Photo : PAM / Sofia Engdahl

Nigéria : l'ONU appelle au respect de l'état de droit dans la lutte contre Boko Haram

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a déclaré vendredi que les témoignages d'individus victimes de Boko Haram dans le nord du Nigéria faisaient état « d'une terreur absolue et de graves violations des droits de l'homme », tout en notant également des informations concernant des abus commis par les forces armées nigérianes.

« Les civils dans le nord du Nigéria ont survécu à des actes horribles de cruauté et de violence perpétrés par Boko Haram, y compris des meurtres, des exécutions sommaires et la participation forcée à des opérations militaires, dont l'utilisation d'enfants pour faire exploser des bombes, le travail forcé, le mariage forcé et la violence sexuelle, notamment le viol », a déploré le Haut-Commissaire dans un communiqué de presse.

M. Zeid a appelé le Président nigérian Muhammadu Buhari à prendre des mesures urgentes pour traduire en justice les auteurs de ces violations et atteintes aux droits humains.

Le Haut-Commissaire s'est par ailleurs inquiété de rapports faisant état d'exactions commises par les forces armées nigérianes, y compris des conditions de détention inhumaines et des tortures à l'encontre de prisonniers.

« Une victime a raconté son calvaire quand il a été pris pour un membre de Boko Haram et détenu par des militaires à Yola dans l'Etat d'Adamawa. L'homme dit qu'il a passé cinq jours sans eau ni nourriture et que les détenus buvaient l'urine d'autres pour étancher leur soif. Il a affirmé qu'il y avait une moyenne de cinq décès par jour dans l'établissement », a déclaré M. Zeid.

Tout en reconnaissant les défis importants auxquels est confronté le gouvernement nigérian dans sa lutte contre Boko Haram, le Haut-Commissaire a insisté sur la nécessité de garantir le respect de l'état de droit par les forces armées régulières.

« Il est crucial de s'assurer que les victimes des crimes de Boko Haram ne deviennent pas également les victimes de leur propre gouvernement », a déclaré M. Zeid, tout en appelant les autorités du pays à apporter une aide et un soutien psychologique aux individus libérés.