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République centrafricaine : une experte de l'ONU salue l'adoption du Pacte républicain pour la paix

Des soldats de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) en patrouille dans la capitale du pays, à Bangui, en décembre 2014. Photo : ONU/Catianne Tijerina
Des soldats de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) en patrouille dans la capitale du pays, à Bangui, en décembre 2014. Photo : ONU/Catianne Tijerina

République centrafricaine : une experte de l'ONU salue l'adoption du Pacte républicain pour la paix

L'Experte indépendante des Nations unies sur la situation des droits de l'homme en République centrafricaine (RCA), Marie-Thérèse Keita-Bocoum, a salué mercredi l'adoption du Pacte républicain pour la paix, la réconciliation nationale et la reconstruction en République centrafricaine à l'issue du Forum de Bangui sur la réconciliation nationale.

Du 4 au 11 mai 2015, environ 600 représentants des autorités de la transition, des groupes armés, des partis politiques et des membres de la société civile ont participé aux débats dans la capitale de la RCA, qui ont porté sur la paix et la sécurité, la justice et la réconciliation ainsi que sur la gouvernance et le développement économique et social.

Il s'agit là d'un « pas important vers la reconstruction d'une société centrafricaine basée sur les principes de démocratie, de justice sociale et de bonne gouvernance », a déclaré Mme Keita Bocoum dans un communiqué de presse à Genève.

« Un des résultats majeurs de ce Forum est l'accord sur la mise en place effective d'une Cour Pénale Spéciale et l'engagement des parties prenantes à mettre en œuvre un processus de justice transitionnelle », a-t-elle souligné.

« Le peuple centrafricain réclame la fin de l'impunité pour les violations graves des droits de l'homme et du droit international humanitaire. Aucun crime ne doit rester impuni », a-t-elle ajouté, tout en félicitant la décision des participants au Forum de souligner l'importance d'introduire une clause constitutionnelle prohibant toute possibilité d'octroi d'amnistie aux auteurs des crimes contre l'humanité, crimes de guerre et actes de génocide.

« La signature d'un accord sur le DDRR – Désarmement, Démobilisation, Réhabilitation, Réintégration – doit signifier l'engagement définitif des groupes armés dans le processus de consolidation démocratique et la fin des violences contre les civils », a poursuivi Mme Keita Bocoum.

« La communauté internationale est prête à soutenir la République centrafricaine dans les grandes étapes à venir, que sont la mise en place de la Cour Pénale Spéciale, la mise en œuvre du programme de DDRR, l'adoption d'une nouvelle Constitution et la tenue des élections », a-t-elle ajouté.

L'Experte indépendante de l'ONU a par ailleurs annoncé qu'elle avait pris connaissance « avec consternation » des allégations d'abus sexuels contre des enfants par « quelques membres des forces internationales », prenant bonne note des enquêtes qui ont été ouvertes pour établir les responsabilités et garantir que justice et réparation soient rendues aux victimes.

Mme Keita Bocoum a appelé en conclusion tous les acteurs de la République centrafricaine à tenir leurs engagements. « Nous ne pouvons pas nous permettre un échec. Les victimes centrafricaines doivent panser leurs blessures et obtenir justice et réparations pour ouvrir enfin la voie à la réconciliation et au retour à une paix juste et durable. Je veux assurer les Centrafricains de mon appui dans la mise en œuvre de ces engagements importants », a-t-elle déclaré.