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Non-prolifération nucléaire : l'ONU souhaite des idées audacieuses pour relancer le processus

La chef du Bureau des affaires de désarmement des Nations Unies, Angela Kane. Photo ONU/Jean-Marc Ferré
La chef du Bureau des affaires de désarmement des Nations Unies, Angela Kane. Photo ONU/Jean-Marc Ferré

Non-prolifération nucléaire : l'ONU souhaite des idées audacieuses pour relancer le processus

Lors d'un symposium sur la non-prolifération nucléaire organisé au siège des Nations Unies à New York, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé mardi les Etats membres à mettre en avant des « idées audacieuses » pour redonner un nouveau souffle au processus d'élimination des armes nucléaires.

Cet évènement intervenait en marge de la Conférence des Parties chargée d'examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, qui s'est ouverte lundi 27 avril au siège de l'ONU également et se déroule jusqu'au 22 mai 2015. Depuis l'entrée en vigueur du Traité en 1970, des conférences se sont tenues tous les cinq ans afin d'en examiner le fonctionnement.

« Depuis plus de quatre décennies, le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) a été un rempart contre la propagation des armes les plus dangereuses et inhumaines jamais conçues, ainsi qu'un mécanisme central et essentiel pour leur élimination », a déclaré M. Ban dans un discours lu par la Haute-Représentante de l'Organisation pour les affaires de désarmement, Angela Kane. « Ce traité indispensable a renforcé la sécurité de tous les Etats parties et constitue pour cette raison un pilier de notre sécurité collective ».

« Le raz-de-marée international en faveur de l'abolition du nucléaire – si fort en 2010 – a reflué. Les tensions croissantes entre les États dotés de l'arme nucléaire ont engendré un retour à la mentalité de la Guerre froide », a déploré M. Ban, regrettant que les armes nucléaires soient à nouveau pleinement intégrées dans les stratégies nationales de défense.

« Les Etats dotés d'armes nucléaires n'ont pas fait preuve du leadership nécessaire pour briser le statu quo, ajoutant des conditions creuses à leurs obligations en matière de désarmement », a critiqué le Secrétaire général, pointant notamment du doigt la République populaire démocratique de Corée, dont « l'entreprise de déstabilisation » bafoue le droit international et la volonté de la communauté internationale.

Cependant, M. Ban a salué l'émergence d'un mouvement récent visant à traiter des conséquences humanitaires des armes nucléaires, qui a permis de renouveler le débat sur leur élimination.

Le chef de l'ONU a encouragé les participants « à prendre appui sur cette opportunité pour instaurer un débat vigoureux, marqué par des idées audacieuses et la recherche du consensus ».