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Armes nucléaires : le chef de l'ONU dénonce un retour à la mentalité de la Guerre froide

Sculpture représentant Saint George terrassant un dragon. Le dragon a été créé à partir de fragments de missiles nucléaires soviétiques SS-20 et américains Pershing. Photo ONU/Milton Grant
Sculpture représentant Saint George terrassant un dragon. Le dragon a été créé à partir de fragments de missiles nucléaires soviétiques SS-20 et américains Pershing. Photo ONU/Milton Grant

Armes nucléaires : le chef de l'ONU dénonce un retour à la mentalité de la Guerre froide

A l'ouverture d'une conférence sur la non-prolifération des armes nucléaires lundi au siège des Nations Unies à New York, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a dénoncé un récent recul concernant les efforts pour arriver à un monde sans armes nucléaires.

La Conférence des Parties chargée d'examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires se déroule du 27 avril au 22 mai 2015. Depuis l'entrée en vigueur du Traité en 1970, des conférences se sont tenues tous les cinq ans afin d'en examiner le fonctionnement.

« Entre 1990 et 2010, la communauté internationale a pris des mesures audacieuses en vue d'un monde exempt d'armes nucléaires. Il y a eu des réductions massives des arsenaux. Des États ont fermé des sites abritant des armes et pris des mesures impressionnantes pour arriver à des doctrines nucléaires plus transparentes », a noté M. Ban dans un discours lu par le Vice-Secrétaire général, Jan Eliasson.

Mais le chef de l'ONU s'est dit profondément préoccupé par le fait que depuis cinq ans, « ce processus semble être au point mort ». « Il est particulièrement troublant de voir les récents développements indiquant que la tendance vers un monde sans armes nucléaires recule. Au lieu de progresser vers de nouveaux accords de réduction des armements, il y aurait des violations fragilisant les accords existants », a-t-il ajouté.

M. Ban a également noté qu'au lieu de l'entrée en vigueur d'un Traité d'interdiction complète des essais nucléaires ou d'un Traité interdisant la production de matières fissiles pour les armes nucléaires, on observe « des programmes de modernisation coûteux » d'armes nucléaires. « Au lieu de poursuivre des projets visant à accélérer le désarmement nucléaire, y compris mon plan en cinq points, il y a eu un retour dangereux aux mentalités de la Guerre froide », a-t-il ajouté.

Face à cette situation, le chef de l'ONU a appelé les dirigeants du monde « à renoncer aux gesticulations politiques et à adopter une vision audacieuse et globale qui réponde aux exigences de l'humanité ».

Ban Ki-moon s'est félicité des progrès réalisés concernant l'Iran, mais a regretté le peu d'avancées pour arriver à un Moyen-Orient exempt d'armes nucléaires.

Le Directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, s'est également félicité des récents développements concernant le programme nucléaire iranien.

M. Amano s'est en revanche déclaré toujours très préoccupé par le programme nucléaire de la République populaire démocratique de Corée (RPDC). « Cela fait bientôt six ans que les inspecteurs de l'agence ont dû quitter la RPDC. L'agence reste néanmoins prête à jouer un rôle essentiel dans la vérification du programme nucléaire de la RPDC », a-t-il dit devant les participants de la conférence.

Le chef de l'AIEA a appelé la RPDC à respecter ses obligations et à coopérer rapidement avec l'agence onusienne.

S'agissant de la Syrie, M. Amano a également appelé les autorités à coopérer pleinement avec l'AIEA concernant les questions non réglées liées au site de Dair Alzour et à d'autres sites.