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Méditerranée : le Conseil de sécurité appelle à la coopération pour lutter contre le trafic de migrants

Des migrants arrivent sur l'île italienne de Lampedusa après avoir traversé la Méditerranée sur un bateau délabré.
UNHCR/F. Noy
Des migrants arrivent sur l'île italienne de Lampedusa après avoir traversé la Méditerranée sur un bateau délabré.

Méditerranée : le Conseil de sécurité appelle à la coopération pour lutter contre le trafic de migrants

Le Conseil de sécurité a déploré mardi la récente tragédie maritime en mer Méditerranée qui a causé la mort de centaines de personnes et a appelé à la coopération internationale pour lutter contre le trafic de migrants dans cette région du monde.

Dans une déclaration à la presse, les membres du Conseil ont présenté leurs condoléances à toutes les personnes affectées et à leurs familles.

« Les membres du Conseil de sécurité ont exprimé leur grave préoccupation concernant la récente prolifération du trafic de migrants et la mise en danger de la vie de ces migrants en mer Méditerranée, au large des côtes de Libye », souligne le communiqué de presse.

Le Conseil de sécurité s'est dit préoccupé par les implications pour la stabilité régionale posées par la criminalité transnationale organisée et les activités illicites et ont souligné la nécessité de traduire les auteurs de ce trafic en justice.

Les membres du Conseil ont exprimé leur ferme soutien aux pays de la région affectés par le trafic de migrants et ont souligné la nécessité de renforcer la coordination des efforts internationaux pour protéger les migrants vulnérables.

Ils ont exhorté « tous les Etats membres, y compris les pays d'origine et de transit, à coopérer ensemble et avec les organisations internationales et régionales pertinentes, y compris l'Organisation internationale des migrations, pour affronter ces flux migratoires illicites et pour démanteler les réseaux de trafiquants dans la région ».

Ils ont aussi exhorté « tous les Etats à respecter leurs obligations en vertu du droit international, notamment les droits de l'homme, le droit humanitaire international, et le droit des réfugiés ».

Le Comité de l'ONU pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille a également exhorté la communauté internationale à mettre en œuvre une réponse collective afin de sauver les vies des migrants.

« Nous sommes à nouveau choqués et consternés par les terribles pertes en vies humaines dans les eaux séparant l'Europe et l'Afrique », a déclaré dans un communiqué de presse le Président du Comité, Francisco Carrion Mena, suite à l'annonce d'un nouveau naufrage au large de la Libye samedi 18 avril, durant lequel 700 migrants auraient trouvé la mort.

« Rien qu'au cours de la semaine passée, plus de 1.000 migrants ont péri en mer Méditerranée », a déploré M. Carrion Mena, ajoutant que s'il n'existe pas de « solution miracle » pour résoudre immédiatement ce problème, trois actions apparaissent très clairement comme étant indispensables aux yeux de son Comité.

« La première est que les droits à la vie et à la santé de ces personnes, qu'il s'agisse de migrants ou de demandeurs d'asile, doivent être protégés par les entités responsables de ces mers. La recherche et le sauvetage doivent être appropriés pour sauver les personnes en détresse », a-t-il dit.

« Deuxièmement, le flux de migrants indéniablement à la recherche de réelles opportunités d'emploi en Europe doit être géré selon une approche plus ordonnée et fondée sur les droits humains, afin de réduire l'attrait des trafiquants et de leurs promesses, qui se traduisent souvent sous forme de violence, d'exploitation et de mort », a ajouté le Président du Comité.

« Enfin, les fondements de la pauvreté et des conflits qui poussent les gens à prendre les mesures extrêmes pour traverser les mers à la recherche d'un travail, de la paix et de conditions de vie décentes ne vont pas disparaître sans une action concertée de la part des États », a déclaré M. Carrion Mena.

Le Président du Comité de l'ONU pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille a par ailleurs pris note des efforts déployés par l'Union européenne pour remédier à ces drames et a salué la future tenue d'une réunion sur la question le 23 avril prochain.

Dans ce contexte, a-t-il ajouté, le Comité appelle l'Union européenne à chercher des solutions à court et à long termes, prenant en compte les droits humains des migrants et des membres de leurs familles.

Lors d'un point de presse à Genève, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s'est quant à lui félicité mardi de l'annonce par l'Union européenne (UE), le lundi 20 avril, d'un plan d'action en dix points pour répondre à ces flux migratoires.

« Le HCR se félicite des mesures de partage de responsabilité de l'UE contenues dans le plan, telles que le traitement des demandes d'asile, la relocation et la réinstallation des migrants, qui représentent un point de départ satisfaisant pour cette réponse », a déclaré l'agence de l'ONU.

Toutefois, le HCR a insisté sur la nécessité de renforcer les éléments du plan liés à l'octroi de l'asile et à la protection des migrants.