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DOHA : l'ONU appelle à mettre en pratique les nouvelles normes sur l'élimination de la violence contre les enfants

Photo ONU/MINUSTAH/Logan Abassi
Photo ONU/MINUSTAH/Logan Abassi

DOHA : l'ONU appelle à mettre en pratique les nouvelles normes sur l'élimination de la violence contre les enfants

Alors que les enfants sont susceptibles d'être victimes de violence quand ils sont en contact avec le système judiciaire, des agences des Nations Unies ont exhorté les Etats Membres lors du Congrès de l'ONU contre le crime à Doha, au Qatar, à mettre en œuvre les nouvelles normes internationales récemment adoptées.

Alors que les enfants sont susceptibles d'être victimes de violence quand ils sont en contact avec le système judiciaire, des agences des Nations Unies ont rappelé lors du Congrès de l'ONU contre le crime à Doha, au Qatar, que cette violence a un effet dévastateur sur l'enfant, les familles et la société dans son ensemble, et ont exhorté les États membres à mettre en œuvre les nouvelles normes internationales récemment adoptées.

L'Assemblée générale de l'ONU a approuvé le 18 décembre 2014 un nouvel ensemble de règles et de normes, à savoir les 'Stratégies et mesures concrètes types des Nations Unies relatives à l'élimination de la violence à l'encontre des enfants dans le contexte de la prévention du crime et de la justice pénale'. Ces stratégies visent non seulement à améliorer l'efficacité du système de justice pénale pour prévenir et répondre à la violence contre les enfants, mais aussi à protéger les enfants contre toute violence qui peut résulter de leur contact avec ce système.

L'adoption de ces stratégies types « représente un accomplissement historique et un engagement fort des États membres en vue de régler la question de la violence contre les enfants », a déclaré la Chef de la section de la justice au sein de la Division des opérations de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Valerie Lebaux, lors d'une réunion de haut niveau pour promouvoir la mise en œuvre de ces stratégies, en marge du Congrès cette semaine.

L'ONUDC a développé, conjointement avec le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), un programme mondial contre la violence visant les enfants.

« Compte tenu de la nature complexe de la question, les besoins d'assistance technique sont nombreux et ne peuvent pas être satisfaits dans un court laps de temps », a déclaré Mme Lebaux. Elle a souligné que les interventions nécessitent l'incorporation effective des règles et normes internationales dans la législation nationale, la mise en place d'institutions responsables, la formation des praticiens de la justice, et la coopération entre la protection de l'enfance et la justice.

« Nos efforts communs sont indispensables pour traduire les Stratégies en actions concrètes », a-t-elle déclaré.

Les autres participants à cette réunion comprenaient Mona Rishmawi, chef de la Division état de droit, égalité et non-discrimination au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), l'Ambassadrice Elisabeth Tichy-Fisslberger, d'Autriche, et la Princesse Bajrakitiyabha Mahidol, de Thaïlande.

« La nécessité d'améliorer la mise en œuvre des droits des enfants dans les institutions de sécurité et de justice, afin de les rendre plus sensibles aux besoins spécifiques des enfants a été reconnue par des experts de l'ONU, en particulier l'ONUDC, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme, l'UNICEF et le Représentant spécial du Secrétaire général sur la violence contre les enfants, ainsi que par les États membres », a déclaré Mme Tichy-Fisslberger.

« Les enfants n'ont pas leur place dans les prisons. Les enfants ne devraient pas être détenus dans des institutions fermées, privés de soins et d'amour. Ils ont leur place dans les écoles, sur les terrains de jeux et dans un environnement familial sûr », a déclaré Mme Rishmawi.

Elle a ajouté que « tout système judiciaire doit et devrait aborder la situation des enfants qui enfreignent la loi » mais qu'une politique « qui met l'accent sur l'incarcération et la sanction pénale comme principale réponse aux enfants délinquants est tout simplement la mauvaise réponse ».

« Nous savons que partout où les enfants sont privés de liberté, ils courent un risque particulièrement élevé de violence physique et d'abus, que ce soit par la police, d'autres détenus ou par leurs propres pairs. Les enfants privés de liberté souffrent d'anxiété, de dépression et d'un sentiment d'impuissance, surtout s'ils sont détenus loin de leurs familles et de leurs communautés », a-t-elle encore dit.

« C'est pourquoi nous nous félicitons de ces stratégies et c'est pourquoi elles sont nécessaires », a-t-elle conclu.