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Kenya : le HCR appelle le gouvernement à renoncer à la fermeture des camps de Dadaab

Un groupe de femmes somaliennes déplacées résidant au camp de réfugiés d'Ifo 2 à Dadaab, au Kenya, maintenu par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Photo : ONU / Evan Schneider
Un groupe de femmes somaliennes déplacées résidant au camp de réfugiés d'Ifo 2 à Dadaab, au Kenya, maintenu par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Photo : ONU / Evan Schneider

Kenya : le HCR appelle le gouvernement à renoncer à la fermeture des camps de Dadaab

Suite à l'annonce de la fermeture des camps de réfugiés somaliens de Dadaab par le gouvernement du Kenya, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s'est inquiété mardi des conséquences humanitaires d'une telle décision.

Le HCR, qui gère le complexe des camps de réfugiés de Dadaab, l'un des plus importants au monde, avait établi les premiers camps entre octobre 1991 et juin 1992, suite à la guerre civile en Somalie qui avait culminé en 1991 avec la chute de Mogadiscio et le renversement du gouvernement central.

Selon un communiqué de presse rendu public par le HCR à Genève, le gouvernement kenyan a annoncé dans le courant du weekend dernier que les camps de réfugiés de Dadaab devaient être fermés dans les trois mois, à l'issue desquels les 350.000 réfugiés somaliens qui y résident actuellement devront rentrer dans leur pays d'origine. Cette décision fait notamment suite à l'attentat survenu à Garissa au début du mois d'avril.

Selon la presse, au moins 147 personnes avaient été tuées dans la matinée du 2 avril lors de l'attaque du campus de l'université de Garissa, situé à 150 kilomètres de la frontière avec la Somalie, par un groupe d'hommes armés et cagoulés se revendiquant du groupe terroriste islamique somalien Al-Chabab.

Se déclarant choqué et consterné par l'attaque de Garissa, le HCR, au nom du Haut-Commissaire de l'ONU pour les réfugiés, António Guterres, et de son équipe, a exprimé une nouvelle fois sa solidarité envers le peuple du Kenya et réitéré ses condoléances envers les familles des victimes.

Le HCR a par ailleurs noté que le Kenya abrite et protège généreusement des réfugiés contre la violence et la persécution dans la Somalie voisine depuis plus de vingt ans.

« Le HCR travaille en étroite collaboration avec le gouvernement du Kenya et nous comprenons bien la situation sécuritaire actuelle dans la région et la gravité des menaces auxquelles le Kenya est confronté », a poursuivi l'agence de l'ONU.

« Le HCR est toutefois préoccupé par les conséquences humanitaires et pratiques extrêmes qu'auraient la fermeture abrupte des camps de Dadaab et le fait de forcer les réfugiés à rentrer en Somalie », a déclaré l'agence, ajoutant que de tels agissements constitueraient une violation des obligations internationales du Kenya.

« Nous exhortons donc les autorités kenyanes à examiner la question de manière plus approfondi. Le HCR est prêt à travailler encore plus étroitement avec le gouvernement du Kenya pour renforcer l'application de la loi à Dadaab et soutenir d'autres mesures pour protéger les réfugiés et les Kenyans contre d'éventuelles intrusions par des éléments armés traversant la frontière », a expliqué le HCR.

En décembre 2014, un projet pilote a été lancé pour soutenir les personnes qui souhaitent être rapatriées volontairement dans l'une des trois zones relativement sûres de la Somalie, à savoir Luuq, Baidoa et Kismayo, a rappelé le HCR.

« Nous sommes prêts à travailler avec les gouvernements du Kenya et de la Somalie pour renforcer ce programme qui présente des opportunités de rapatriement librement consenti », a dit le HCR, ajoutant que, pour le moment, les retours à grande échelle de réfugiés somaliens ne sont pas encore envisageables dans de nombreuses parties du pays.

En conclusion, le HCR a réitéré son engagement continu à soutenir le gouvernement du Kenya dans sa protection des réfugiés somaliens.