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Une experte de l'ONU appelle à lutter contre l'anti-tsiganisme pour remédier à la marginalisation des Roms

Un lieu où vivent des Roms à Schinoasa, en Moldavie. Photo HCDH/Claude Cahn
Un lieu où vivent des Roms à Schinoasa, en Moldavie. Photo HCDH/Claude Cahn

Une experte de l'ONU appelle à lutter contre l'anti-tsiganisme pour remédier à la marginalisation des Roms

A l'occasion de la Journée internationale des Roms, l'Experte indépendante des Nations Unies sur la question des minorités, Rita Izsák, a appelé mercredi les Etats à lutter contre les préjugés et la discrimination sociale s'exerçant à l'encontre du peuple rom dans le monde.

Dans un communiqué de presse publié à Genève, Mme Izsák a exhorté les Etats à mettre de côté le paradigme de « la question rom » pour se focaliser sur la mise en œuvre de leurs droits humains, en particulier les droits des minorités.

La Rapporteuse spéciale présentera en juin prochain une étude approfondie sur la situation des droits de l'homme des Roms en Europe et dans le monde, qui mettra notamment l'accent sur le phénomène de l'anti-tsiganisme, auprès du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies.

« La discrimination et le racisme contre les Roms prennent des formes variées, allant de l'indifférence silencieuse à l'appel à la haine, en passant par la violence exercée contre des personnes ou des communautés toutes entières. En outre, la montée actuelle du populisme et de l'extrémisme dans de nombreux pays comptant une importante population rom ont approfondi les divisions sociales et la stigmatisation des communautés roms », a déploré l'experte des droits de l'homme, estimant que le temps était venu pour nos sociétés de ne plus tolérer les discours publics colportant des vues stéréotypées, racistes, haineuses ou discriminatoires à l'encontre des Roms.

« J'appelle donc les gouvernements à placer les droits des Roms au cœur de toutes leurs stratégies et politiques relatives aux droits de l'homme et des minorités », a déclaré Mme Izsák, notamment en ce qui concerne la protection et la promotion de l'identité, de la langue et de la culture rom, mais également la garantie de la dignité, de l'égalité et d'une participation politique et économique efficace.

« Je suis également profondément préoccupée par l'absence de représentation des Roms dans les organes décisionnels locaux, nationaux et internationaux, et notamment dans les institutions explicitement établies pour protéger et promouvoir leurs droits », a regretté la Rapporteuse spéciale, appelant en conclusion les Etats à y remédier.