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Yémen : l'ONU tire la sonnette d'alarme face à la situation humanitaire

Une famille a trouvé un refuge provisoire dans une école, dans le gouvernorat d'Aden, en avril 2015. Photo OCHA/Eman
Une famille a trouvé un refuge provisoire dans une école, dans le gouvernorat d'Aden, en avril 2015. Photo OCHA/Eman

Yémen : l'ONU tire la sonnette d'alarme face à la situation humanitaire

Deux agences humanitaires de l'ONU ont tiré mardi la sonnette d'alarme face à l'augmentation du nombre de victimes civiles au Yémen, en raison de l'intensification des combats durant les dernières semaines.

Lors d'un point de presse organisé à Genève, en Suisse, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a dénoncé la prise pour cible récente du personnel médical et d'installations de santé dans le cadre des combats en cours.

« Entre le 1er et le 4 avril, trois membres du personnel de santé travaillant pour la Société du Croissant-Rouge du Yémen ont été tués dans leurs ambulances alors qu'ils répondaient à des appels. Trois autres ambulances dépendant du Ministère de la santé publique et de la population ont été réquisitionnées à Aden, les 1er et 2 avril derniers, et sont désormais utilisées à des fins non médicales », a déploré un porte-parole de l'agence, Christian Lindmeier.

Plus globalement, M. Lindmeier a rappelé les chiffres alarmants rendus publics la veille par l'OMS, faisant état de 549 personnes tuées au Yémen entre le 19 mars et le 3 avril, dont au moins 217 civils.

Egalement présent lors du point de presse, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) s'est quant à lui inquiété du fait que l'escalade du conflit au Yémen se soit traduite par une dégradation de la situation des enfants dans le pays.

« Au moins 74 enfants ont trouvé la mort et 44 enfants ont été mutilés depuis le début des combats le 26 mars dernier », a déclaré un porte-parole de l'UNICEF, Christophe Boulierac, ajoutant que les chiffres réels allaient sans doute bien au-delà, du fait de l'intensification des combats ces dernières semaines.

Rappelant que l'enrôlement d'enfants par des groupes armés est contraire au droit international humanitaire, M. Boulierac a exhorté les parties au conflit à faire en sorte qu'aucun mal ne soit dorénavant fait aux enfants lors des combats.

Le porte-parole de l'UNICEF a par ailleurs ajouté que, outre les enfants tués directement dans les violences, les conséquences du conflit pèsent également très lourdement sur les conditions de vie dramatiques dans lesquelles se trouvent les enfants du Yémen, dont beaucoup souffrent de malnutrition, du manque d'infrastructures de santé, d'accès à l'éducation, d'eau potable et de matériel médical.