Syrie : la situation humanitaire continue de s'aggraver, selon Valerie Amos
« Il y a un peu plus d'un an, le Conseil a adopté la résolution 2139, dans laquelle il demandait aux parties au conflit de cesser les attaques contre les civils et de faciliter l'accès humanitaire à ceux dans le besoin », a rappelé Mme Amos devant les membres du Conseil de sécurité. « Nous espérions tous que la résolution forcerait les parties à réduire la violence et conduirait à une amélioration significative de la situation pour la population en Syrie ».
« Mais la situation en Syrie a dramatiquement empiré », a-t-elle estimé. « Les civils continuent d'être les principales victimes de ce conflit ».
Mme Amos s'est notamment inquiétée des récentes violentes à Idlib au cours des derniers jours, qui « ont le potentiel de déplacer des centaines de milliers de personnes supplémentaires ». « Je suis préoccupée par le fait que les gens pourraient être coincés dans la ville s'il y a une escalade des combats. Les gens doivent bénéficier d'un passage sûr et doivent être autorisés à partir si cela s'avère nécessaire », a-t-elle ajouté.
Selon elle, « l'incapacité de ce Conseil et des pays ayant une influence sur les diverses parties en guerre en Syrie à convenir des éléments d'une solution politique dans le pays signifie que les conséquences humanitaires continueront d'être terribles pour des millions de Syriens ».
Mme Amos a rappelé que les Nations Unies et leurs partenaires continuaient de faire tout leur possible pour tenter de sauver des vies. « Nous continuons à faire parvenir de l'aide à des millions de personnes chaque mois, notamment grâce à des opérations transfrontalières », a-t-elle dit.
Selon elle, la conférence de bailleurs de fonds à Koweït le 31 mars est une occasion de collecter les ressources nécessaires pour poursuivre ces opérations humanitaires. « J'encourage les gouvernements à être généreux », a-t-elle dit.
Dans une déclaration à la presse publiée à l'issue de la réunion, le Conseil de sécurité s'est félicité de la conférence de bailleurs de fonds prévue au Koweït et a également appelé la communauté internationale à se montrer généreuse.
Le Conseil a noté que l'appel de fonds pour la Syrie de 2,9 milliards de dollars n'est financé qu'à hauteur de 9% et l'appel de fonds pour les réfugiés syriens de 4,5 milliards de dollars n'est financé qu'à hauteur de 6%.
« Les membres du Conseil de sécurité ont souligné que le manque d'argent pour les Nations Unies et ses partenaires a déjà forcé les agences humanitaires à réduire les rations alimentaires pour les Syriens de 30% », souligne la déclaration à la presse.