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Gaza : plusieurs agences de l'ONU tirent la sonnette d'alarme

Près de 400.000 enfants de Gaza souffrent de détresse psychosociale à la suite du conflit armé de 50 jours en 2014. Photo : UNICEF/Alessio Romenzi
Près de 400.000 enfants de Gaza souffrent de détresse psychosociale à la suite du conflit armé de 50 jours en 2014. Photo : UNICEF/Alessio Romenzi

Gaza : plusieurs agences de l'ONU tirent la sonnette d'alarme

Plusieurs agences et bureaux des Nations Unies se sont associés jeudi pour tirer la sonnette d'alarme face à la lenteur des progrès réalisés dans la reconstruction de Gaza et des vies des personnes touchées par les combats qui s'y sont déroulés l'été dernier entre les forces israéliennes et les groupes armés palestiniens.

Six mois après la conclusion du cessez-le-feu qui a mis un terme à plus de sept semaines de combats, le blocus imposé par Israël n'a toujours pas été levé, le processus politique et l'économie de la zone sont paralysés et les conditions de vie des habitants de Gaza se sont détériorées, ont déclaré 30 organismes internationaux d'aide humanitaire dans une déclaration de presse commune, dont le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), l'ONU-Femmes, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

« La reconstruction et les réparations de dizaines de milliers de maisons, des hôpitaux et des écoles endommagés ou détruits dans les combats a été terriblement lente. Des tirs de roquettes sporadiques émis par les groupes armés palestiniens ont repris », ont déploré les agences humanitaires.

« De manière générale, l'absence de progrès a approfondi le désespoir et la frustration de la population, dont plus de deux tiers sont des réfugiés de Palestine », ont-elles ajouté.

Selon les agences, les conditions de vie à Gaza étaient déjà désastreuses avant les derniers combats. La plupart des résidents étaient incapables de pourvoir à leurs besoins alimentaires et plus de sept années de blocus avaient sévèrement compromis l'accès de la population aux services de base, notamment à la santé et à l'eau.

« Mais depuis juillet, la situation s'est considérablement dégradée. Environ 100.000 Palestiniens sont toujours déplacés cet hiver et vivent dans des conditions désastreuses dans des écoles et des abris de fortune qui ne sont pas conçus pour des séjours prolongés », ont poursuivi les organismes humanitaires.

Selon eux, la communauté internationale ne parvient pas à fournir à Gaza l'aide nécessaire. « Sur les 5,4 milliards de dollars promis au Caire, une faible portion est arrivée à Gaza. L'aide financière aux familles qui ont tout perdu a été suspendue et d'autres aides cruciales ne sont pas disponibles en raison du manque de fonds », ont-ils noté, ajoutant que les promesses de dons doivent impérativement être tenues.

Une reprise des hostilités est inévitable si des progrès ne sont pas réalisés et si les causes profondes du conflit ne sont pas adressées, ont-ils ajouté, appelant Israël, « en tant que puissance occupante », à se conformer à ses obligations en vertu du droit international et à lever totalement le blocus.