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Syrie : l'ONU demande la libération des personnes détenues sans justification

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein. Photo : ONU/Jean-Marc Ferré
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein. Photo : ONU/Jean-Marc Ferré

Syrie : l'ONU demande la libération des personnes détenues sans justification

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a exhorté jeudi les autorités syriennes à libérer toutes les personnes détenues sans respect des garanties judiciaires par les forces gouvernementales et milices affiliées, pour certaines depuis des années.

Selon le chef des droits de l'homme de l'ONU, les militants, les avocats, le personnel médical et les défenseurs des droits de l'homme ont été particulièrement visés par les détentions depuis le début du conflit.

« Les estimations du nombre de personnes détenues à un moment donné ou à un autre en Syrie dans des lieux de détention du gouvernement ou du renseignement, depuis les premières manifestations à Deraa en mars 2011, vont de dizaines de milliers de personnes à des centaines de milliers », a déclaré le Haut-Commissaire dans un communiqué de presse rendu public à Genève, ajoutant que les forces de sécurité sont connues pour détenir des individus aux points de contrôle, lors de raids, d'incursions militaires ou lorsqu'ils se rendent dans des services publics pour des raisons administratives.

« Dans de nombreux cas, ces personnes sont détenues au secret pendant des semaines, voire des mois, en particulier par les branches de la sécurité politique, de la sécurité d'Etat, de la sécurité militaire et du renseignement de l'armée de l'air », a déploré le chef des droits de l'homme de l'ONU, ajoutant que des milices affiliées aux forces gouvernementales se livreraient également à ces pratiques.

Selon lui, cette situation est d'autant plus inquiétante que de nombreux rapports de l'ONU font état de tortures, de mauvais traitements et de terribles conditions de détention dans les prisons et dans les hôpitaux militaires.

« De récents entretiens avec d'anciens détenus dépeignent une situation sinistre dans la branche de la sécurité politique, où ils seraient gardés dans des cellules ne mesurant pas plus de 6 mètres sur 7 et pouvant abriter jusqu'à 55 détenus, en l'absence de nourriture ou de soins médicaux appropriés », a ajouté le Haut-Commissaire. « Ils décrivent l'utilisation de salles et d'équipements de torture ainsi que l'extrême cruauté de leurs interrogateurs ».

Aussi, M. Zeid a-t-il appelé le gouvernement syrien « à relâcher immédiatement toutes les personnes emprisonnées pour avoir exprimé pacifiquement leurs opinions » et à garantir le respect des droits des détenus.