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L'ONU et ses partenaires renforcent la lutte contre le VIH/sida chez les adolescents

Une jeune formatrice, Arafat, portant un foulard rouge, discute avec un groupe d'enfants du VIH/sida dans une communauté de Khartoum-Nord, au Soudan. Photo : UNICEF/Noorani
Une jeune formatrice, Arafat, portant un foulard rouge, discute avec un groupe d'enfants du VIH/sida dans une communauté de Khartoum-Nord, au Soudan. Photo : UNICEF/Noorani

L'ONU et ses partenaires renforcent la lutte contre le VIH/sida chez les adolescents

Face à la lenteur des progrès réalisés dans la lutte contre le VIH/sida chez les adolescents, deux agences des Nations Unies à la pointe de la riposte mondiale contre l'épidémie et leurs partenaires ont lancé mardi une nouvelle initiative destinée à accélérer son éradication chez les jeunes du monde entier.

« Bien que des progrès importants aient été réalisés dans presque tous les domaines de la lutte contre le VIH/sida, ces réalisations sont à la traîne s'agissant des adolescents », ont déploré le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) dans un communiqué de presse conjoint à Nairobi, au Kenya, et à Bangkok, en Thaïlande.

« Le VIH/sida est devenu la deuxième cause de mortalité chez les adolescents du monde entier », ont déploré les deux agences de l'ONU, ajoutant que seulement un adolescent de moins de quinze ans sur quatre bénéficie d'un accès à un traitement antirétroviral.

« Les décès sont en baisse chez toutes les tranches d'âge, excepté chez les adolescents de 10 à 19 ans », ont ajouté l'UNICEF et l'ONUSIDA, précisant que les adolescentes sont le plus touchées. « En Afrique du Sud, par exemple, plus de 860 filles ont été infectées par le VIH/sida chaque semaine en 2013, par rapport à 170 garçons ».

Ce communiqué conjoint intervient à l'issue d'un sommet qui a rassemblé un ensemble de dirigeants mondiaux dans la capitale kenyane sur la question des adolescents et de la lutte contre le VIH/sida, durant lequel le Président du pays, Uhuru Kenyatta, a officiellement annoncé le lancement d'une nouvelle initiative en la matière : « All In ».

« Pour remédier à cette injustice, l'ONUSIDA, l'UNICEF et ses partenaires ont lancé 'All In,' une nouvelle plate-forme d'action destinée à améliorer les résultats chez les adolescents en encourageant des changements stratégiques en matière de politiques publiques et en associant plus efficacement les jeunes à cet effort », a précisé le communiqué.

Le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Plan d'urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR), le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et la Fondation MTV Staying Alive figurent également au nombre des partenaires de cette initiative.

« Les enfants et les jeunes doivent être les premiers à bénéficier des progrès que nous accomplissons pour mettre fin à l'épidémie, et non les derniers », a déclaré à cette occasion le Directeur général de l'UNICEF, Anthony Lake. « Nous devons faire en sorte d'atteindre les adolescents et de sensibiliser tous les jeunes à notre effort pour mettre un terme au sida chez les adolescents. De fait, nous ne pourrons pas atteindre l'objectif d'une génération sans sida sans eux ».

La question de la réduction de la maladie chez les jeunes est particulièrement pressante dans la région Asie Pacifique, et notamment en Thaïlande, où la prévalence du virus reste élevée chez les groupes d'adolescents à risque, à savoir « les personnes impliquées dans le travail du sexe, les usagers de drogues par voie intraveineuse et les jeunes hommes ayant des rapports sexuels non protégés avec des hommes ».

L'Afrique est une autre région du monde concernée au premier chef.

« Le VIH est la première cause de mortalité chez les adolescents africains et les jeunes femmes sont les plus touchées. C'est une injustice morale. J'appelle les jeunes à prendre la tête du mouvement 'All In,' aux côtés des Nations Unies, des partenaires publics et privés, et des pays eux-mêmes, pour mettre fin à l'épidémie de sida chez les adolescents », a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé.

Selon les deux agences de l'ONU, la majorité des 2,1 millions d'adolescents atteints du VIH/sida en 2013 ont été infectés il y a moins de dix ans, lorsque que leurs mères étaient enceintes, pendant l'accouchement ou dans les premiers mois de leur vie, quand l'accès à des médicaments antirétroviraux auraient permis de réduire considérablement les risques de transmission du virus.

« La plate-forme 'All In' permettra d'accroître la participation significative des adolescents dans les processus de prises de décisions et de renforcer les mouvements sociaux à l'initiative des jeunes », ont salué en conclusion l'ONUSIDA et l'UNICEF, ajoutant que l'objectif était d'éradiquer complètement l'épidémie de VIH/sida dans le monde d'ici à 2030.