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Centrafrique : la chef adjointe de l'humanitaire de l'ONU appelle à mieux protéger les personnes vulnérables

Des personnes déplacées par les combats entre groupes armés en République centrafricaine ont trouvé refuge à Batangafo, au nord de la capitale Bangui, en février 2015. Photo OCHA/Gemma Cortes
Des personnes déplacées par les combats entre groupes armés en République centrafricaine ont trouvé refuge à Batangafo, au nord de la capitale Bangui, en février 2015. Photo OCHA/Gemma Cortes

Centrafrique : la chef adjointe de l'humanitaire de l'ONU appelle à mieux protéger les personnes vulnérables

A l'issue d'une visite de cinq jours en République centrafricaine, une délégation de haut niveau des Nations Unies et de l'Union européenne a appelé samedi à une meilleure protection des communautés vulnérables vivant dans le pays.

La délégation était composée de la chef adjointe de l'humanitaire de l'ONU, Kyung-wha Kang, du Rapporteur speìcial des droits de l'homme des personnes deìplaceìes, Dr Chaloka Beyani, et du Directeur des opeìrations humanitaires de la Commission europeìenne, Jean-Louis de Brouwer.

Lors de leur visite, ils ont pu voir par eux-mêmes les conditions de vie dramatiques des personnes directement touchées par la crise actuelle à Bambari, Yaloke, Mpoko et dans le quartier de PK5 à Bangui.

Beaucoup de choses ont changé depuis le début de la crise il y a un peu plus d'un an. Le pire a été évité. Cependant, malgré une augmentation importante de l'aide humanitaire, les besoins en assistance restent extrêmement élevés, a souligné le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires dans un communiqué de presse publié dimanche.

Plus de 2.7 millions de Centrafricains ont besoin d'aide pour survivre. Plus de 500.000 d'entre eux sont toujours déplacés. Beaucoup d'entre eux, en particulier les minorités, se trouvent pris dans une violence continue. La crise est devenue encore plus complexe et a pris la forme d'un conflit aux dimensions multiples. Les groupes armés se sont fragmentés ce qui a engendré une criminalité de grande ampleur.

Mme Kang a exprimé une grande inquiétude quant aux sort des minorités et des personnes déplacées dont les perspectives d'un retour à la normale sont menacées par cette complexité grandissante.

Les attaques et les exactions contre les civils sont monnaie courante, y compris la violence sexuelle basée sur le genre et l'enrôlement forcé des enfants dans les groupes armés.

Selon la délégation, ces groupes vulnérables ont besoin d'une protection immédiate. Il est de la responsabilité première des autorités de transition de protéger sa population. Les partenaires humanitaires peuvent encore faire plus en termes d'identification des plus vulnérables et soutenir les autorités locales et religieuses et la société civile dans l'octroi des services adéquats et de protection, en particulier aux femmes et aux enfants.

La chef adjointe de l'humanitaire de l'ONU a appelé tous les groupes armés à cesser immédiatement les violences et les attaques contre les civils. « C'est seulement lorsque la paix et la sécurité reviendront dans l'ensemble du territoire que les gens vont se sentir capables de réinvestir dans leur vie, » a-t-elle ajouté.

Le Rapporteur spécial des droits de l'homme des personnes déplacées, M. Beyani, a souligné que « tout Centrafricain doit jouir des mêmes droits, y compris la liberté de circulation pour tous. Cela s'applique à toutes les populations déplacées. Personne ne devrait être empêché de se déplacer dans le pays, de traverser les frontières », a-t-il dit.

Mme Kang devait se rendre ensuite au Cameroun, pour rencontrer les Centrafricains qui se sont refugiés à la frontière. Près d'un demi-million de personnes ont fui la République centrafricaine.