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Le Salvador : l'ONU salue le pardon d'une femme condamnée pour avortement

La Journée mondiale de la population 2013 met l'accent sur la question des grossesses chez les adolescentes. Photo : FNUAP
La Journée mondiale de la population 2013 met l'accent sur la question des grossesses chez les adolescentes. Photo : FNUAP

Le Salvador : l'ONU salue le pardon d'une femme condamnée pour avortement

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a salué vendredi la décision du Salvador de gracier une femme dont la condamnation pour recours illégal à l'avortement avait été reclassée en peine de prison pour homicide.

« Nous saluons la décision sans précédent prise par l'Assemblée législative salvadorienne de gracier Carmen Guadalupe Vásquez Aldana (dite 'Guadalupe'), une travailleuse domestique de 23 ans qui avait fait une fausse couche à l'âge de 18 ans après avoir été violée, avant d'être reconnue coupable d'homicide aggravé lors de son procès, après le reclassement de son crime 'd'avortement' en 'homicide' », s'est félicité un porte-parole du HCDH lors d'une conférence de presse à Genève.

Le recours en grâce de « Guadalupe » était l'une des 17 demandes de pardon présentées devant la Cour suprême du pays en 2014 par des femmes emprisonnées pour des accusations similaires. Le pardon de Carmen Guadalupe Vásquez Aldana a été accordé le 21 janvier après un examen judiciaire complexe par la Cour suprême salvadorienne, qui nécessitait notamment un vote majoritaire en séance plénière par l'Assemblée législative. « Guadalupe » avait effectué sept des 30 années de prison auxquelles elle avait été condamnée.

La loi salvadorienne interdit et pénalise l'avortement, y compris dans les cas de viol, d'inceste ou lorsque la vie et la santé de la femme sont en danger. L'agence des droits de l'homme de l'ONU a régulièrement exprimé ses inquiétudes à propos de l'interdiction totale et de la criminalisation de l'avortement au Salvador, et des conséquences de ces mesures sur le droit des femmes.

Tout en se réjouissant de la décision de l'Assemblée législative salvadorienne de gracier « Guadalupe », le HCDH a exprimé son souhait que d'autres femmes emprisonnées au Salvador pour des motifs identiques soient libérées et que les autorités modifient la loi du pays pour la rendre conforme aux droits liés à la sexualité et aux droits de la procréation.