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Syrie : le chef de l'ONU appelle à protéger la population de la ville d'Aïn al-Arab assiégée par l'EIIL

Des réfugiés syriens traversent la frontière pour entrer en Turquie après avoir fui les combats autour de la ville de Kobani. Photo HCR/I. Prickett
Des réfugiés syriens traversent la frontière pour entrer en Turquie après avoir fui les combats autour de la ville de Kobani. Photo HCR/I. Prickett

Syrie : le chef de l'ONU appelle à protéger la population de la ville d'Aïn al-Arab assiégée par l'EIIL

Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, suit avec une grande préoccupation l'offensive actuelle de l'Etat islamique d'Iraq et du Levant (EIIL) contre la ville d'Aïn al-Arab (Kobané en kurde), au nord de la Syrie, qui a déjà entraîné des déplacements massifs de civils, notamment en Turquie, et de nombreux morts et blessés.

« À la lumière des violations flagrantes et généralisées des droits de l'homme et du droit humanitaire international qui ont été commises par le groupe terroriste dans les zones tombées sous son contrôle en Syrie et en Iraq au cours de sa campagne barbare, il demande instamment à tous ceux qui ont les moyens de le faire de prendre des mesures immédiates pour protéger la population civile assiégée d'Aïn al-Arab », a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse publiée lundi soir.

De son côté, l'Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, a aussi appelé mardi à venir en aide aux habitants de la ville de Kobané.

Cette ville « est assiégée depuis maintenant trois semaines. Il y avait 400.000 habitants. Ils se défendent eux-mêmes avec beaucoup de courage. Mais ils sont maintenant très proche de ne plus pouvoir le faire », a dit M. Mistura dans une déclaration à la presse.

« Ils se battent avec des armes normales, alors que l'EIIL a des chars et des mortiers. La communauté internationale doit les défendre. La communauté internationale ne peut pas laisser une autre ville tomber aux mains de l'EIIL », a-t-il ajouté. « Nous devons agir maintenant. »

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) s'est également dit mardi très alarmé par la situation à Kobané.

« Il y a trois ou quatre jours, il y avait encore environ 10.000 civils qui ne s'étaient pas réfugiés en Turquie et bien que la plupart l'aient fait désormais, il est possible que certains soient encore restés là-bas », a dit le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d'une conférence de presse à Genève.

Il s'est dit très préoccupé pour la sécurité des civils qui sont restés à Kobané ou dans la zone frontalière près de la ville, ou encore dans les villages alentours. « Nous parlons au plus de centaines de personnes, peut-être moins », a ajouté M. Colville. « Mais clairement, toute personne qui tombe entre les mains de l'EIIL est en danger. »