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L'ONU demande aux Etats d'aider la Libye à sauvegarder sa transition démocratique

Des restes d'engins explosifs et de munitions en Libye. Photo OCHA/Jihan El Alaily
Des restes d'engins explosifs et de munitions en Libye. Photo OCHA/Jihan El Alaily

L'ONU demande aux Etats d'aider la Libye à sauvegarder sa transition démocratique

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé jeudi la communauté internationale à faire tout son possible pour aider la Libye à sortir de la spirale de violence dans laquelle elle est plongée et à sauvegarder sa transition démocratique.

Dans son discours à l'ouverture d'une réunion de haut niveau sur la Libye qu'il a organisée en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, M. Ban a tiré la sonnette d'alarme sur le fait que ce pays « traverse une crise profonde », ces derniers mois ayant été marqués par « des violences sans précédent entre factions armées rivales » qui ont notamment forcé la Chambre des représentants à fuir la capitale, Tripoli, pour s'installer à Tobrouk.

Avec plus de 300.000 personnes déplacées, des aéroports, des bâtiments gouvernementaux et d'autres infrastructures détruits et des hôpitaux souffrant de graves pénuries de matériel et de médicaments, le processus de transition démocratique « est confronté à son plus grave défi depuis la révolution », a souligné M. Ban.

Rappelant que la crise « menace aussi toute la région et au-delà, du fait des flux illégaux d'armes et de la multiplication des zones de non-droit et des foyers d'extrémisme », M. Ban a affirmé : « Nous devons faire tout notre possible pour inverser cette tendance et aider le peuple libyen à préserver sa transition démocratique ».

« Notre approche doit être basée sur les principes de non-ingérence dans les affaires intérieures de la Libye et de respect de sa souveraineté », a-t-il souligné. Affirmant qu' « il n'y a pas de place pour la violence dans le processus de transition politique », le chef de l'ONU a estimé que « les problèmes devaient être traités dans le cadre d'un dialogue politique inclusif, auquel doivent participer les responsables basés à Tobrouk, à Misrata, à Tripoli, à Benghazi et ailleurs ».

« Ceci, a-t-il précisé, formera la base d'un accord aux termes duquel les parties devront déposer les armes et être incorporées dans les forces armées du pays. » « Nous devons aussi affirmer clairement que les terroristes ne pourront siéger autour de la table », a-t-il ajouté.

Bien que la plupart des missions internationales, y compris la mission d'appui de l'ONU en Libye (MANUL), aient dû être évacuées temporairement, M. Ban a souligné que son Représentant spécial, Bernardino Leon, continue à circuler entre les différentes parties en Libye pour promouvoir le dialogue, ce dont il l'a félicité.

M. Ban a invité les participants à renforcer leurs engagements, notamment financiers, notamment ceux qui ont été pris à la Conférence de Rome en mars dernier.

Mais, a-t-il souligné, « un tel soutien dépendra de la volonté politique des Libyens de renoncer à la violence, de s'engager dans un processus inclusif et de faire les compromis difficiles mais nécessaires ». Ces compromis, a-t-il insisté, « doivent commencer immédiatement, avec un cessez-le-feu général et un accord en vue de rechercher la paix ».