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Ban Ki- moon : « le monde peut et doit stopper Ebola, maintenant »

Deux sages-femmes portant des équipements de protection contre Ebola s'occupent d'une mère avec son nouveau-né dans une clinique à Monrovia, au Libéria. Photo FNUAP Liberia
Deux sages-femmes portant des équipements de protection contre Ebola s'occupent d'une mère avec son nouveau-né dans une clinique à Monrovia, au Libéria. Photo FNUAP Liberia

Ban Ki- moon : « le monde peut et doit stopper Ebola, maintenant »

A l'occasion d'une réunion de haut niveau sur l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest au siège des Nations Unies à New York, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé jeudi la communauté internationale à être solidaire avec les pays les plus touchés, la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone.

« C'est le moment de se mobiliser ensemble et de manière forte pour stopper l'épidémie. Le monde peut et doit arrêter Ebola, maintenant », a déclaré M. Ban dans un discours lors de cette réunion en marge du débat général de l'Assemblée générale de l'ONU.

Plusieurs chefs d'Etat ont participé à cette réunion, dont le Président des Etats-Unis, Barack Obama, le Président de la Guinée, Alpha Condé, et via téléconférence, la Présidente du Libéria, Ellen Johnson-Sirleaf et le Président de la Sierra Leone, Ernest Bai Koroma.

« Ebola fait rage. La maladie tue plus de 200 personnes par jour, deux tiers étant des femmes. Malgré les vaillants efforts des communautés locales, les systèmes de santé croulent sous la pression », a souligné Ban Ki-moon.

Il a noté que beaucoup de pays ont essayé d'empêcher le virus de se propager en fermant leurs frontières, que plusieurs compagnies aériennes ont cessé de servir les trois pays et que le nombre de navires qui accostent dans leurs ports a diminué.

« Une telle approche ne fait qu'empirer la situation, en isolant les pays quand ils ont le plus besoin d'aide », a-t-il souligné.

Le Secrétaire général a relevé quelques nouvelles encourageantes. « Dans certains centres de traitement, les patients reçoivent les soins dont ils ont besoin. Dans plusieurs endroits, les programmes communautaires donnent des résultats prometteurs », a-t-il dit. « Je tiens à rendre un hommage particulier aux agents de santé qui sont en première ligne. Plus de 300 d'entre eux sont morts après avoir été exposés au virus. »

Le Secrétaire général a rappelé que les autorités de la Guinée, du Libéria et de la Sierra Leone avaient demandé l'aide de la communauté internationale et que les Nations Unies avaient défini les ressources essentielles nécessaires pour lutter contre l'épidémie.

Il s'est félicité de la mobilisation de dizaines de pays et d'organisations et a confirmé que l'ONU jouerait un rôle de coordination. « L'ensemble du système des Nations Unies est mobilisé, y compris l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sous la direction du Dr Margaret Chan, et la Banque mondiale sous la direction du Président Jim Yong Kim. La mission de l'ONU de maintien de la paix au Libéria, ainsi que tous les organismes, fonds et programmes dans la région touchée, fournissent une assistance depuis des mois », a-t-il ajouté.

La nouvelle Mission des Nations Unies pour la lutte contre Ebola (UNMEER) prendra la tête des efforts menés par le système des Nations Unies. Les premiers éléments de cette mission ont été déployés au quartier général de la mission au Ghana et dans les trois pays les plus touchés.

Selon le Secrétaire général, cette crise a mis en évidence la nécessité de renforcer les systèmes de dépistage précoce et d'action rapide. « Nous devons examiner si le monde a besoin d'un corps d'urgence de professionnels de la santé, s'appuyant sur l'expertise de l'OMS et la capacité logistique des Nations Unies. Tout comme nos Casques bleus aident à assurer la sécurité des gens, un corps en blouse blanche pourrait aider à garder les gens en bonne santé », a-t-il dit.

De son côté, la Directrice générale de l'OMS, Dr. Margaret Chan, a souligné qu'il fallait non seulement parler mais aussi « agir avec rapidité et efficacité » contre le virus.

« Nous ne pouvons pas laisser les populations d'Afrique de l'Ouest souffrir de la sorte », a-t-elle ajouté à l'adresse des participants de la réunion.