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Méditerranée : Zeid demande l'arrestation des auteurs du sabordage présumé d'un bateau de migrants

A bord d'un navire italien, un père syrien et son fils attendent de voir un médecin après avoir été sauvés en mer Méditerranée. Photo HCR/A. D'Amato
A bord d'un navire italien, un père syrien et son fils attendent de voir un médecin après avoir été sauvés en mer Méditerranée. Photo HCR/A. D'Amato

Méditerranée : Zeid demande l'arrestation des auteurs du sabordage présumé d'un bateau de migrants

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a exhorté vendredi les autorités égyptiennes et les États de l'Afrique du Nord et de l'Europe à faire un effort concerté pour arrêter les passeurs et trafiquants de migrants et de réfugiés qui auraient délibérément sabordé un bateau en Méditerranée causant la mort de 300 à 500 personnes la semaine dernière.

« C'est un incident vraiment horrible. Il relève de la responsabilité des États de mener des enquêtes sur des crimes vraiment atroces afin de traduire en justice les auteurs. Il faut également redoubler d'efforts pour empêcher ce genre d'incidents », a dit M. Zeid dans un communiqué de presse.

« L'acte cruel de saborder un bateau rempli de centaines de personnes sans défense est un crime qui ne peut pas rester impuni. Si les témoignages des survivants sont véridiques, et ils semblent crédibles, il s'agit de meurtres de masse », a-t-il ajouté.

Selon les témoignages de 11 rescapés entendus par l'Organisation internationale des migrations (OIM), les migrants et réfugiés ont embarqués dans le port de Damietta en Égypte. Un grand nombre de passagers étaient des Palestiniens de Gaza, ainsi que des Syriens, des Soudanais, des Égyptiens et peut-être d'autres nationalités.

L'ensemble des témoins ont affirmé que les passeurs qui auraient sabordé le bateau entre la Grèce et Malte étaient soit égyptiens ou palestiniens. Le Haut-Commissaire a exhorté les autorités grecques, maltaises et italiennes de partager les informations qu'elles auraient sur l'identité des passeurs avec les autorités égyptiennes pour faciliter l'enquête.

« Il n'est pas possible de transporter un grand nombre de personnes de différentes nationalités à bord d'autobus et de les faire monter dans un bateau dans un port majeur sans qu'il y ait des témoins », a souligné M. Zeid en rappelant que les migrants sont dotés des mêmes droits que n'importe quels autres êtres humains.

« Trop de réfugiés et de migrants meurent dans le monde en cherchant à fuir les conflits, l'oppression politique, les violations des droits de l'homme et la misère. Les causes profondes doivent être résolues dans les pays d'origine de façon concertée », a-t-il ajouté.

Le Haut-Commissaire a prévenu que des politiques xénophobes, notamment dans les pays de l'Union européenne, continuent de saper la détermination des gouvernements à chercher des solutions à des situations désespérées dans plusieurs régions du monde. Il est nécessaire que les réfugiés soient en mesure de trouver une protection et que les États ne les pénalisent pas pour utiliser des moyens irréguliers pour y arriver.