Yémen : l'ONU demande une enquête sur le meurtre de neuf manifestants à Sana'a
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a exhorté mardi les autorités du Yémen à mener une enquête indépendante sur la mort de neuf personnes qui ont été tuées lors de manifestations qui ont eu lieu dans la capitale Sana'a les 7 et 9 septembre et au cours desquelles 67 autres personnes ont été blessées par balles ou par jets de gaz lacrymogène.
« Selon des témoins interrogés par le HCDH, les manifestants étaient armés seulement de bâtons, de pierres et de parapluies alors que les forces de sécurité ont ouvert le feu sans avertissement en utilisant des balles réelles », a dit le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d'une conférence de presse à Genève.
À ce jour, aucune enquête officielle n'a été lancée sur l'éventuel usage excessif de la force par les forces de sécurité. Parmi les personnes tuées se trouvent un agriculteur, un chauffeur d'ambulance, un membre du personnel au sol de l'aéroport et des étudiants.
« Alors que le Yémen fait face à des défis internes considérables, il est très important que des violations des droits de l'homme ne soient pas dissimulées. Une enquête prompte et impartiale serait un signal fort pour dissuader les auteurs de violence et pour assurer que le droit des victimes à la justice et à la réparation soit respecté », a souligné le porte-parole.
« Nous appelons tous les responsables politiques au Yémen à renoncer à utiliser la violence et à s'engager dans le processus national actuel pour empêcher davantage d'instabilité et de violence », a-t-il ajouté.
De son côté, le Conseiller spécial du Secrétaire général pour le Yémen, Jamal Benomar, continue ses consultations avec les représentants des parties prenantes afin de trouver une issue pacifique à la crise actuelle dans ce pays.
M. Benomar a notamment rencontré lundi le Président du Yémen, Abed Rabbo Mansour Hadi, et d'autres représentants du gouvernement ainsi que le dirigeant du parti d'opposition Islah ainsi que des représentants de la minorité des Houtis.