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Diminution de moitié des décès chez les enfants de moins de 5 ans depuis 1990 – UNICEF

Des réfugiés Rohingya au Bangladesh. Photo IRIN/David Swanson
Des réfugiés Rohingya au Bangladesh. Photo IRIN/David Swanson

Diminution de moitié des décès chez les enfants de moins de 5 ans depuis 1990 – UNICEF

Les taux de survie de l'enfant ont progressé de façon spectaculaire depuis 1990, une période durant laquelle le nombre absolu de décès chez les enfants de moins de cinq ans a été réduit de moitié, passant de 12,7 millions à 6,3 millions, selon un rapport publié mardi par l'UNICEF.

Les taux de survie de l'enfant ont progressé de façon spectaculaire depuis 1990, une période durant laquelle le nombre absolu de décès chez les enfants de moins de cinq ans a été réduit de moitié, passant de 12,7 millions à 6,3 millions, selon un rapport publié mardi par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).

Le rapport de situation 2014 'S'engager pour la survie de l'enfant : une promesse renouvelée' montre que les vingt-huit premiers jours de vie sont la période la plus vulnérable. Près de 2,8 millions de bébés meurent chaque année durant cette période. Un million d'entre eux n'atteignent même pas leur seconde journée de vie.

Une grande partie de ces décès pourraient être facilement évités grâce à des interventions simples et économiques avant, pendant et immédiatement après la naissance.

L'analyse montre que les défaillances des systèmes de santé durant la période critique de l'accouchement contribuent à ces décès. Elle montre aussi qu'il existe un écart considérable – entre pays et entre les riches et les pauvres - dans l'offre et la qualité des services de santé offerts aux femmes enceintes et à leurs bébés.

Parmi les conclusions importantes de cette étude, l'UNICEF note qu'environ la moitié des femmes n'obtiennent pas le nombre minimum recommandé de quatre visites médicales prénatales durant leur grossesse.

L'étude relève également que les complications au moment de l'accouchement sont responsables d'environ un quart de l'ensemble des décès néonatals dans le monde. En 2012, un bébé sur trois (environ 44 millions) est arrivé au monde sans l'apport d'une aide médicale appropriée.

Les observations factuelles montrent qu'en commençant l'allaitement au sein dans la première heure qui suit la naissance, on diminue les risques de décès néonatal de 44%. Pourtant, moins de la moitié de la totalité des nouveau-nés de la planète recueillent les avantages d'un allaitement au sein immédiat.

Selon l'étude, la qualité des soins est souvent nettement défaillante même pour les mères et les bébés qui sont en contact avec le système de santé. Une analyse faite par l'UNICEF de dix pays à taux de mortalité élevés montre que moins de 10% des bébés mis au monde par du personnel de santé qualifié ont fait l'objet des sept interventions post-natales recommandées, dont l'initiation précoce à l'allaitement. De même, moins de 10% des mères qui ont vu un agent de santé durant leur grossesse ont fait l'objet de huit interventions néonatales de base.

Les pays qui comptent parmi ceux ayant les nombres les plus élevés de décès néonatals, affichent également une faible couverture en soins postnatals pour les mères : Éthiopie (84.000 décès; couverture de 7%), Bangladesh (77.000; 27%); Nigéria (262.000; 38%); Kenya (40.000; 42%).

Les enfants nés de mères âgées de moins de 20 ans et de plus de 40 ans ont des taux de mortalité plus élevés.

De plus, le rapport montre que le niveau d'éducation et l'âge de la mère ont une influence importante sur les chances de survie de son nourrisson. Les taux de mortalité néonatale chez les mères sans éducation scolaire sont près de deux fois plus élevés que chez celles ayant fait des études secondaires et plus.

« Ces données montrent clairement que les chances de survie d'un nourrisson augmentent de façon spectaculaire quand sa mère a un accès constant à des soins de qualité durant la grossesse et l'accouchement, » a dit Geeta Rao Gupta, Directrice générale adjointe de l'UNICEF. « Nous devons veiller à ce que ces prestations, quand elles existent, soient pleinement utilisées et que chaque contact entre une mère et son agent de santé compte vraiment. Des efforts particuliers doivent être faits pour veiller à ce que les plus vulnérables soient aidés. »

Les inégalités, en particulier en ce qui concerne l'accès aux soins de santé, restent élevées dans les pays les moins avancés : les femmes des foyers les plus riches ont presque trois fois plus de chances que celles des foyers les plus pauvres de mettre leur bébé au monde avec l'aide d'un soignant qualifié. Malgré cela, le rapport indique que les écarts en matière de mortalité chez les moins de cinq ans diminuent régulièrement. Dans chaque région, sauf en Afrique subsaharienne, la part de mortalité chez les moins de cinq ans dans les segments les plus pauvres de la société diminue plus vite que dans les segments les plus riches. De manière plus significative, à l'échelle mondiale, les populations pauvres font davantage de progrès en termes de survie de l'enfant que leurs compatriotes les plus riches.

« Il est extrêmement encourageant que les inégalités en matière de survie de l'enfant continuent à se réduire, » a affirmé Geeta Rao Gupta. « Nous devons tirer parti de cette dynamique et l'utiliser pour mener plus loin les programmes qui consacrent l'essentiel de leurs ressources aux foyers les plus pauvres et les plus marginalisés; c'est une stratégie qui peut sauver le plus grand nombre de vies d'enfants. »