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L'OMS prévient que la résistance aux antibiotiques est une menace grave d'ampleur mondiale

Des enfants souffrant de malnutrition aigue reçoivent des aliments enrichis et des antibiotiques.
OMS/C. Black
Des enfants souffrant de malnutrition aigue reçoivent des aliments enrichis et des antibiotiques.

L'OMS prévient que la résistance aux antibiotiques est une menace grave d'ampleur mondiale

La résistance aux antimicrobiens, dont la résistance aux antibiotiques, à l'échelle mondiale n'est plus une prévision, mais bien une réalité dans chaque région du monde, et tout le monde, quel que soit son âge et son pays, peut être touché, selon un nouveau rapport publié mercredi par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

La résistance aux antibiotiques – lorsque l'évolution des bactéries rend les antibiotiques inefficaces chez les personnes qui en ont besoin pour traiter une infection – est désormais une grave menace pour la santé publique.

« À moins que les nombreux acteurs concernés agissent d'urgence, de manière coordonnée, le monde s'achemine vers une ère post-antibiotiques, où des infections courantes et des blessures mineures qui ont été soignées depuis des décennies pourraient à nouveau tuer », a déclaré le Sous-Directeur général de l'OMS pour la sécurité sanitaire, Keiji Fukuda, dans un communiqué de presse.

« L'efficacité des antibiotiques est l'un des piliers de notre santé, nous permettant de vivre plus longtemps, en meilleure santé, et de bénéficier de la médecine moderne. Si nous ne prenons pas des mesures significatives pour mieux prévenir les infections mais aussi pour modifier la façon dont nous produisons, prescrivons et utilisons les antibiotiques, nous allons perdre petit à petit ces biens pour la santé publique mondiale et les conséquences seront dévastatrices », a-t-il ajouté.

Le rapport note que la résistance se rencontre pour de nombreux agents infectieux très divers, mais choisit de mettre l'accent sur la résistance aux antibiotiques de sept bactéries différentes, responsables de maladies graves courantes telles que les infections hématologiques (septicémie), les diarrhées, les pneumonies, les infections des voies urinaires et la gonorrhée.

Les résultats sont très préoccupants, témoignant de la résistance aux antibiotiques, en particulier aux antibiotiques « de dernier recours », dans toutes les régions du monde.

Le rapport révèle également que les outils essentiels pour lutter contre la résistance aux antibiotiques – tels que des systèmes de base pour assurer le suivi et la surveillance du phénomène – sont insuffisants ou n'existent pas dans de nombreux pays. Même si certains pays ont pris des mesures importantes pour lutter contre le problème, chaque pays et chaque individu doivent faire davantage.

Parmi les autres mesures importantes à adopter figure la prévention des infections pour qu'elles n'aient pas lieu du tout, moyennant une meilleure hygiène, l'accès à l'eau potable, la lutte contre les infections nosocomiales et la vaccination, et pour réduire les besoins en antibiotiques.

L'OMS a souligné la nécessité de mettre au point de nouveaux produits diagnostiques, de nouveaux antibiotiques et d'autres outils pour permettre aux professionnels de la santé de garder leur avance sur la progression des résistances.