L'actualité mondiale Un regard humain

Royaume-Uni : une experte de l'ONU appelle à renforcer la lutte contre la violence visant les femmes

Rashida Manjoo, Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes. Photo ONU/Paulo Filgueiras
Rashida Manjoo, Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes. Photo ONU/Paulo Filgueiras

Royaume-Uni : une experte de l'ONU appelle à renforcer la lutte contre la violence visant les femmes

À l'issue d'une mission de deux semaines au Royaume-Uni, la Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences, Rashida Manjoo, a exhorté mercredi le gouvernement de ce pays à mieux prendre en compte les intérêts des femmes et des filles en répondant aux besoins spécifiques des victimes de violence.

« Le gouvernement du Royaume-Uni a déclaré que la lutte contre la violence visant les femmes est une priorité, et en 2010, il a présenté une stratégie pour résoudre ce problème », a rappelé Mme Manjoo, en ajoutant qu'il fallait trouver des moyens plus « ciblés ».

« Malgré les résultats encourageants, la violence contre les femmes reste un grand défi dans tout le pays », a-t-elle ajouté en précisant que 7% des femmes en Angleterre et au Pays de Galles ont affirmé avoir été victimes d'une forme d'abus au sein de leur foyer. Cela représente 1,2 million de victimes.

Selon les estimations, 2,5% des femmes britanniques ont été victimes d'une forme d'agression sexuelle, ce qui correspond à près de 400.000 victimes.

« D'autres manifestations de violence ont également été signalées, dont le harcèlement sexuel, des mariages forcés ou précoces, des mutilations génitales féminines, de la violence liée au crime organisé et à la traite », a expliqué l'experte indépendante de l'ONU.

Selon les organisations féminines au Royaume-Uni, les femmes issues des minorités et les femmes migrantes sont beaucoup plus souvent victimes de violence, et notamment d'homicides.

La Rapporteuse spéciale a exprimé sa préoccupation concernant les mesures d'austérité actuelles qui auraient un impact disproportionné sur les initiatives de lutte contre la violence visant les femmes et sur les services pour les victimes. De plus, les problèmes sociaux, la pauvreté et le chômage sont des facteurs qui aggravent le problème de violence sexuelle et sexiste.