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Une experte de l'ONU encourage l'Azerbaïdjan à renforcer la lutte contre la violence à l'égard des femmes

Rashida Manjoo, Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes. Photo ONU/Paulo Filgueiras
Rashida Manjoo, Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes. Photo ONU/Paulo Filgueiras

Une experte de l'ONU encourage l'Azerbaïdjan à renforcer la lutte contre la violence à l'égard des femmes

La Rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes, ses causes et ses conséquences, Rashida Manjoo, a exhorté vendredi les autorités d'Azerbaïdjan à mettre pleinement en œuvre les lois et à punir « non seulement les auteurs de violence contre les femmes, mais aussi ceux qui manquent à leur devoir de réagir à ces violations ».

« L'État a le devoir d'agir avec diligence pour lutter contre la violence faite aux femmes, conformément aux normes internationales des droits de l'homme et au droit international, auxquels adhèrent l'Azerbaïdjan », a affirmé Mme Manjoo au retour de sa première mission officielle dans ce pays.

L'experte indépendante de l'ONU a salué les autorités pour leur engagement à promouvoir et à protéger les droits de l'homme et pour l'adoption de mesures juridiques qui visent à assurer l'égalité entre les sexes et à lutter contre la discrimination. Cependant, l'application de ces lois reste insuffisante.

« La grande majorité des personnes avec qui j'ai parlé reconnaissent que la violence contre les femmes est courante en Azerbaïdjan, mais l'ampleur véritable du problème est difficile à évaluer », a expliqué Mme Manjoo.

« Je suis très préoccupée par les statistiques que j'ai vues sur les meurtres de femmes. Le meurtre d'une femme est l'ultime acte de violence contre elle et reflète une absence de protection de mesures de prévention lorsque d'autres actes de violence ne suscitent pas de réaction de la part des autorités », a-t-elle ajouté.

Mme Manjoo a dénoncé les problèmes de la traite des femmes aux fins d'exploitation sexuelle commerciale et le travail forcé, ainsi que le nombre croissant de mariages forcés précoces et non enregistrés. Elle a également exprimé sa préoccupation devant l'augmentation des avortements sélectifs selon le sexe de l'enfant, la marginalisation des femmes et des filles, et l'insuffisance des mesures de protection sociale.