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Syrie: les émissaires de l'ONU font le point sur les efforts en cours pour mettre fin à la crise

Le Représentant spécial conjoint de l'ONU et de la Ligue des États arabes, Lakhdar Brahimi, et la Coordonnatrice spéciale de la mission conjointe de l'OIAC et de l’ONU, Sigrid Kaag.
ONU/Violaine Martin/Paulo Filgueiras
Le Représentant spécial conjoint de l'ONU et de la Ligue des États arabes, Lakhdar Brahimi, et la Coordonnatrice spéciale de la mission conjointe de l'OIAC et de l’ONU, Sigrid Kaag.

Syrie: les émissaires de l'ONU font le point sur les efforts en cours pour mettre fin à la crise

Les efforts en cours pour trouver une solution pacifique à la crise syrienne se poursuivent, alors que deux hauts fonctionnaires de l'ONU présentaient mardi les avancées réalisées vers la tenue d'une conférence internationale et la destruction des stocks d'armes chimiques de la Syrie.

Les efforts en cours pour trouver une solution pacifique à la crise en Syrie se poursuivent, alors que deux hauts fonctionnaires de l'ONU ont présenté mardi les derniers progrès accomplis en vue de convoquer une conférence internationale qui réunirait toutes les parties prenantes à la table des négociations et de superviser la destruction des stocks d'armes chimiques de la Syrie.

L'ONU espère toujours pouvoir organiser la Conférence dite de Genève II avant la fin de l'année, a affirmé le Représentant spécial conjoint de l'ONU et de la Ligue des États arabes en conférence de presse à Genève, réaffirmant l'importance d'une solution politique à la crise, qui est entrée dans sa troisième année.

« Les Nations Unies sont prêtes et le Secrétaire général impatient de voir se tenir la conférence », a résumé Lakhdar Brahimi.

Malgré les discussions trilatérales entre l'ONU, la Fédération de Russie et les États-Unis, les diplomates n'ont pu arrêter une date pour la tenue de la conférence et doivent se réunir de nouveau le 25 novembre.

M. Brahimi a noté qu'une partie du retard pris dans la convocation de Genève II est liée à des problèmes au sein de l'opposition syrienne.

« Ils sont divisés, ce n'est un secret pour personne, et confrontés à toutes sortes de problèmes et ils travaillent très, très dur pour être prêts », a-t-il assuré, ajoutant que l'opposition espérait pouvoir se mettre d'accord sur la composition d'une délégation pour participer à la conférence.

M. Brahimi a ensuite pris part à une réunion avec les trois autres membres permanents du Conseil de sécurité – Chine, France et Royaume-Uni –, ainsi qu'avec des responsables des pays frontaliers de la Syrie que sont l'Irak, la Jordanie, le Liban et la Turquie. Enfin, il a rencontré des représentants du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et des agences humanitaires de l'ONU.

M. Brahimi a noté que le Koweït, à la demande du Secrétaire général Ban Ki-moon, accueillerait la deuxième conférence des donateurs pour le renforcement de l'aide aux réfugiés syriens. La première avait permis de lever des annonces de contributions d'un montant de 1,5 milliard de dollars.

« J'espère que les donateurs se montreront aussi généreux », a déclaré M. Brahimi, ajoutant que le dispositif actuel face à la catastrophe humanitaire n'est plus tenable et réaffirmant la nécessité d'une solution politique au conflit.

« La seule solution à la crise humanitaire est une solution politique à la crise », a réitéré le diplomate algérien. « Il n'y a pas de solution militaire à la crise. Le gouvernement ne gagnera pas et l'opposition non plus. »

Parallèlement, au Siège de l'ONU à New York, la Coordonnatrice spéciale de la mission conjointe de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et des Nations Unies, chargée de superviser la destruction du programme d'armes chimiques de la Syrie, a fait devant le Conseil de sécurité le bilan de son premier mois d'activités.

Mme Kaag a fait état de progrès notables, accomplis « dans des circonstances difficiles », ajoutant que les autorités syriennes avaient coopéré de manière « constructive » avec la mission. Elle a également souligné l'importance cruciale d'une assistance internationale future, sous réserve que le plan de destruction présenté par le gouvernement syrien soit approuvé par le Conseil exécutif de l'OIAC.

« Nous avons eu une bonne discussion avec les membres du Conseil, des questions ont été soulevées quant à la sécurité et au rôle possible du personnel de la mission conjointe, bien évidemment s'agissant du travail constant de vérification, mais aussi d'un soutien éventuel à la mise en œuvre des phases finales du plan d'ensemble. »

Elle a expliqué aux journalistes que les membres du Conseil se sécurité avaient également voulu en savoir plus sur les deux sites que la mission conjointe n'avait pas pu visiter. Ces sites ont été « abandonnés » selon l'explication fournie par le gouvernement syrien à l'OIAC. Mme Kaag a réitéré l'intention de la mission de dépêcher des inspecteurs sur place dès que possible et si les conditions de sécurité le permettent.

A un journaliste qui souhaitait savoir si la Syrie avait la capacité de détruire ses propres armes ou si cette tâche devait être effectuée par un autre État membre, Mme Kaag a déclaré qu'une équipe mixte de l'ONU, de l'OIAC et des autorités syriennes étudiait à l'heure actuelle cette question et qu'une décision serait prise d'ici la mi-novembre, lorsque le Conseil exécutif de l'OIAC se réunirait pour réfléchir aux étapes suivantes.

En réponse à une question sur le financement, la Coordonnatrice spéciale a déclaré que le Fonds de contributions volontaires de l'ONU, établi pour soutenir la mission conjointe, avait reçu deux millions de dollars jusqu'à présent, tandis que le mécanisme propre à l'OIAC dispose de près 10 millions.