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Le HCR exhorte les pays à garder leurs frontières ouvertes pour les Syriens en transit

Un jeune réfugié syrien et sa mère.
UNHCR/J.Tanner
Un jeune réfugié syrien et sa mère.

Le HCR exhorte les pays à garder leurs frontières ouvertes pour les Syriens en transit

Avec un nombre croissant de Syriens cherchant la sécurité en Europe, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a exprimé vendredi sa préoccupation concernant les graves difficultés encourues par ces personnes déracinées durant leur voyage et leur passage aux frontières.

Cela comprend le risque de noyade en mer et d'autres tragédies au cours desquelles des Syriens font face à de nombreuses barrières dans leurs déplacements.

« Notre inquiétude concerne la cause de la tragédie qui pourrait être attribuée à des coups de feu qui ont été tirés après que le bateau ait quitté la Libye, ce qui a blessé quatre personnes et endommagé la coque », a déclaré la porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d'une conférence de presse à Genève en citant le cas d'un bateau qui transportait entre 400 et 500 Syriens et Palestiniens et qui a coulé en Méditerranée vendredi dernier. Seules 200 personnes ont été secourues.

Le même jour un bateau a coulé au large d'Alexandrie en Egypte avec environ 112 passagers à son bord, dont 40 étaient des Syriens. Douze corps ont été retrouvés, y compris cinq enfants. Les survivants sont retenus dans des centres de détention, au sein de deux postes de police.

Ils faisaient partie d'un nombre croissant de Syriens qui tentent de traverser la Méditerranée depuis l'Egypte vers l'Italie en raison de leur inquiétude sur leur sécurité. Beaucoup mentionnent des agressions physiques, des menaces verbales, la détention et les expulsions. Selon les autorités égyptiennes, près de 300.000 Syriens vivent actuellement en Égypte, dont plus de 122.000 sont enregistrés auprès du HCR.

Entre janvier et fin septembre, au moins 7557 Syriens et Palestiniens sont arrivés sur les côtes de l'Italie, dont 6233 depuis août à bord de 63 bateaux. En 2012, ce chiffre s'élevait à 350. La plupart des réfugiés syriens qui arrivent en Italie continuent vers d'autres pays en Europe en quête d'asile.

La porte-parole du HCR a indiqué que le nombre croissant d'enfants non accompagnés qui effectuent le voyage est également une source d'inquiétude pour le HCR. Comme le coût du voyage peut varier de 2000 et 5000 dollars par personne, certaines familles choisissent d'envoyer leurs enfants seuls ou avec des parents ou des amis.

« Le HCR note avec inquiétude que plus de 800 Syriens ont été arrêtés en Egypte depuis août pour avoir tenté de quitter illégalement le pays. Environ 144 d'entre eux, y compris 44 enfants, ont été expulsés vers des pays tiers », a déclaré Mme Fleming. « Bien qu'aucune accusation n'ait été portée contre eux, près de 589 Syriens sont actuellement en détention administrative, y compris des femmes et 84 enfants. Le HCR cherche à accéder aux personnes détenues, afin de vérifier leur nombre, leurs conditions et leurs besoins ou de leur fournir une aide juridique ».h

Le HCR reconnaît que les pays d'Afrique du nord sont de plus en plus affectés par le déplacement provoqué par la crise en Syrie, ce qui porte une pression supplémentaire sur leurs infrastructures et leurs ressources. Compte tenu des besoins considérables des réfugiés syriens, qui sont susceptibles de devenir plus nombreux, il est urgent de renforcer la capacité d'accueil de ces pays.

Le HCR travaille avec les gouvernements, l'Union européenne et d'autres partenaires pour mettre en place une réponse globale visant à sauver la vie de réfugiés et de migrants en mer.

« Le HCR appelle les États à explorer des moyens concrets et significatifs pour exprimer la solidarité, notamment en vue de partager l'immense charge et les responsabilités en matière de protection qui sont actuellement assumées par les pays voisins de la Syrie et ses environs, comme l'Egypte », a déclaré la porte-parole.

Cette solidarité devrait se traduire non seulement par des contributions financières aux pays de la région qui sont touchés pour répondre aux besoins urgents en termes humanitaires et de développement, mais aussi par l'admission humanitaire, de la réinstallation, du regroupement familial simplifié et accéléré, de procédures de visa facilitées et d'extension de visas étudiants ou liées à l'emploi.