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Le Conseil de sécurité approuve la mission conjointe ONU-OIAC pour superviser la destruction des armes chimiques en Syrie

Le Conseil de sécurité. Photo : ONU
Le Conseil de sécurité. Photo : ONU

Le Conseil de sécurité approuve la mission conjointe ONU-OIAC pour superviser la destruction des armes chimiques en Syrie

Le Conseil de sécurité a officiellement approuvé vendredi une première mission conjointe de l'ONU et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), lauréate du Prix Nobel de la Paix 2013. Son mandat est de superviser la destruction des stocks de la Syrie et de ses centres de production.

Le Conseil de sécurité a officiellement approuvé vendredi une première mission conjointe des Nations Unies et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), lauréate du Prix Nobel de la Paix 2013, mission chargée de superviser la destruction des stocks de la Syrie et de ses installations de production.

Dans une lettre adressée aujourd'hui au Secrétaire Général Ban Ki-moon, le Conseil approuve la proposition de l'ONU de déployer jusqu'à 100 experts dans le cadre d'une opération en trois phases menée conjointement par les Nations Unies et l'OIAC en vue de mettre en œuvre la résolution du Conseil sur l'élimination des armes chimiques, des matériaux connexes et des équipements de la Syrie, avec comme date-butoir le 30 juin 2014.

Le 27 septembre 2013, le Conseil avait adopté la résolution 2118 après l'adhésion de la Syrie à la Convention sur les armes chimiques. Cette décision faisait également suite à l'attaque chimique lancée à la fin du mois d'août en banlieue de Damas, dans laquelle des centaines de personnes auraient trouvé la mort.

Dans un message vidéo, le Secrétaire général s'est déclaré « très heureux » de la rapidité avec laquelle le Conseil a donné suite à sa recommandation. « C'est un signe de l'engagement de la communauté internationale à éliminer les armes chimiques », a-t-il estimé. «Nous avons un échéancier serré, mais les Nations Unies se sont engagées à travailler en étroite coopération avec l'OIAC dans le cadre de ce travail. Et je suis tout aussi déterminé à faire des progrès sur la voie politique et humanitaire pour le bien-être du peuple syrien », a assuré M. Ban

La destruction des équipements, matériaux et stocks d'armes chimiques relève de la responsabilité des autorités syriennes, puisque ni l'OAIC ni l'ONU n'ont le mandat nécessaire pour effectuer cette destruction.

Dépêchée au début du mois, une première équipe d'experts et personnels d'appui de l'OIAC et de l'ONU a établi que certains équipements ont déjà été détruits, en dépit de la poursuite des affrontements. Quelques heures avant son arrivée, des tirs de mortier étaient tombés près de l'hôtel de Damas dont l'équipe comptait faire son quartier-général.

Aujourd'hui, l'ONU et l'OIAC signalent que « des progrès » ont été accomplis depuis le début de leurs opérations. « Au terme des 10 premiers jours sur le terrain, les équipes de vérification ont pu inspecter trois sites et de nouvelles visites sont planifiées », affirment les deux organisations dans un communiqué presse conjoint.

Un deuxième groupe d'inspecteurs de l'OIAC et de personnels d'appui de soutien de l'ONU est également arrivé aujourd'hui à Damas, portant leur nombre à 60.

Le communiqué note que l'OIAC vérifie actuellement les informations transmises par le gouvernement syrien sur son programme d'armes chimiques et supervise la destruction par les autorités de certains de ses stocks de munitions, ainsi que de certains de ses équipements de manufacture d'armes chimiques.

Mercredi, le Directeur général de l'OIAC, Ahmet Üzümcü, avait déclaré que les premières activités de vérification devaient s'achever à la fin du mois d'octobre et les centre de production être démantelés au même moment, dans le but de mettre fin à toutes les capacités d'armes chimiques d'ici à la mi-2014.

Parallèlement, le porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), Jans Laerke, a averti que la flambée des prix des denrées alimentaires, la pénurie de vivres, les déplacements de population et la perte de revenus rendaient extrêmement difficile d'offrir aux enfants syriens l'aide alimentaire et sanitaire dont ils ont cruellement besoin.

En outre, le nombre d'enfants admis dans les hôpitaux souffrant de malnutrition sévère ou aiguë serait en hausse dans le pays, notamment à Alep, Deraa Deir-ez-Zor, Hama, Homs, dit M. Laerke.

Selon lui, les agences humanitaires en Syrie se préparent également à recalibrer leur réponse à l'approche de l'hiver. Les partenaires opérant dans le secteur du logement ont commencé de stocker des articles de première nécessité et se préparent à aider les familles déplacées vivant dans des abris insalubres à se prémunir des rigueurs de l'hiver.