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Syrie : Ban propose une mission conjointe ONU-OIAC pour superviser la destruction des armes chimiques

Les inspecteurs de l'ONU et de l'OIAC à la Haye en août 2013.
OIAC
Les inspecteurs de l'ONU et de l'OIAC à la Haye en août 2013.

Syrie : Ban propose une mission conjointe ONU-OIAC pour superviser la destruction des armes chimiques

Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité, le Secrétaire général Ban Ki-moon a proposé mardi de dépêcher une équipe de 100 experts en Syrie pour y soutenir le processus de démantèlement et de destruction de l'arsenal d'armes chimiques dans ce pays.

Formée de personnels de l'ONU et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), et dirigée par un Coordinateur spécial conjoint nommé par M. Ban et le Directeur-général de l'OIAC, Ahmet Üzümcü, l'équipe serait chargée de mettre en œuvre la résolution du Conseil de sécurité sur l'élimination des armes chimiques en Syrie avant l'échéance du 30 juin 2014.

« Le rôle des États Membres sera déterminant et je les exhorte à apporter leur soutien sans faille aux activités de la mission conjointe, y compris en lui fournissant une assistance financière, matérielle, technique et opérationnelle », précise M. Ban dans sa proposition au Conseil de sécurité.

« Compte-tenu des conditions opérationnelles actuelles, la présence en Syrie de la mission conjointe sera limitée aux personnels chargés d'accomplir les tâches qui leur auront été confiées », précise-t-il, en ajoutant que l'équipe serait en partie basée à Chypre.

Le travail de la mission conjointe se fera en trois phases. La première visera à établir une présence à Damas avec une capacité opérationnelle pour effectuer des activités de vérification, établir un dialogue avec les autorités et planifier les visites de terrain.

Lancée en novembre, la seconde aurait pour objectif de mener à bien les inspections initiales des sites de production et de stockage d'armes chimiques et de superviser la destruction des arsenaux ainsi que des équipements de manufacture.

La troisième phase sera la plus difficile et la plus épineuse, note la lettre du Secrétaire général. Du 1er novembre 2013 au 30 juin 2014, la mission conjointe devra faciliter, surveiller et contrôler la destruction d'un programme complexe d'armes chimiques mené sur de multiples sites disséminés dans un pays plongé dans un conflit violent, programme qui comprend environ 1.000 tonnes d'armes, d'agents et de précurseurs chimiques dangereux à manipuler, à transporter et à détruire, explique-t-il.

La destruction des équipements, des matériaux et des stocks d'armes chimiques relève de la responsabilité des autorités syriennes, puisque ni l'OAIC ni l'ONU n'ont le mandat nécessaire pour effectuer cette destruction.

« Sans un engagement constant et sincère de la part des autorités syriennes, la mission conjointe échouera à atteindre ses objectifs », a prévenu M. Ban.

« Le rôle des États Membres sera déterminant et je les exhorte à apporter leur appui sans réserve aux activités de la mission conjointe, y compris en lui fournissant une assistance financière, matérielle, technique et opérationnelle », a-t-il ajouté.

En raison des risques présentés pour la santé publique et l'environnement qui peuvent découler de la destruction d'armes chimiques et de matériaux connexes, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) fera des recommandations à l'équipe.

Le Secrétaire général affirme qu'il est conscient que la destruction du programme d'armes chimiques ne mettra pas fin à elle seule aux souffrances révoltantes infligées au peuple syrien. « La seule manière de rendre la paix à ce pays et à ce peuple est de lancer un processus politique ouvert à tous et mené par les Syriens eux-mêmes », estime-t-il en conclusion de sa lettre.