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Royaume-Uni : « Les sociétés ouvertes n'ont pas peur du changement »

Le Vice-Premier ministre du Royaume-Uni, Nicholas Clegg.
ONU/Rick Bajornas
Le Vice-Premier ministre du Royaume-Uni, Nicholas Clegg.

Royaume-Uni : « Les sociétés ouvertes n'ont pas peur du changement »

La récente crise économique mondiale a démontré la force de sociétés ouvertes, comme vecteurs essentiels de stabilité et de succès durables, a déclaré vendredi le Vice-Premier ministre du Royaume-Uni, Nick Clegg, constatant avec regret l'essor des forces « insulaires » et « isolationnistes ».

La récente crise économique mondiale a démontré la force de sociétés ouvertes, comme vecteurs essentiels de stabilité et de succès durables, a déclaré vendredi le Vice-Premier ministre du Royaume-Uni, Nicholas Clegg, constatant avec regret l'essor des forces « insulaires » et « isolationnistes ».

« Alors que nous sommes réunis aujourd'hui, la ligne de démarcation la plus fondamentale n'est pas d'ordre géographique, idéologique, religieux ou économique. C'est le fossé qui existe entre les sociétés ouvertes et celles qui sont fermées », a estimé M. Clegg dans son allocution au débat général de l'Assemblée générale, précisant que les sociétés ouvertes choisissent la démocratie à l'intérieur et la coopération à l'extérieur, cependant que les sociétés fermées suppriment la liberté de leurs citoyens et se retirent de la communauté internationale.

« Les États autoritaires pointent du doigt avec enthousiasme la crise financière de 2008 comme la preuve des défaillances du modèle occidental, arguant du fait que, si leurs citoyens sont moins libres, leurs taux de croissance dépassent largement ceux de l'ouest, et affirmant que la démocratie libérale a fait son temps. »

« Ces affirmations sont fausses et ceux qui s'en prévalent tirent des conclusions erronées sur les événements récents. La vraie leçon de ces cinq dernières années a été la remarquable capacité d'adaptation des sociétés ouvertes et le besoin aigu d'une coopération internationale solide dans le monde actuel », a souligné le Vice-Premier ministre.

« Si les événements des dernières années ont mis en évidence les faiblesses de certains pays occidentaux, ils ont également souligné la grande force des sociétés ouvertes : leur capacité d'évoluer et de s'adapter », a insisté M. Clegg. « Les sociétés ouvertes n'ont pas peur du changement et, au 21ème siècle, cette ouverture à l'esprit de réforme est essentielle pour la stabilité et le succès durable. »

Prenant l'exemple du printemps arabe de 2011, le ministre britannique a déclaré que l'éviction récente d'un Président élu, en Égypte, par l'armée ne veut pas dire que la démocratie a échoué, seulement qu'une série d'élections a échoué.

« L'Égypte doit maintenant reprendre le chemin de la démocratie inclusive », a appelé M. Clegg, ajoutant que « l'envie démocratique demeure aussi forte parmi les Égyptiens que lorsqu'ils se réjouissaient sur la place Tahrir », au Caire, après le renversement du gouvernement de l'ancien président Hosni Moubarak.

« Partout où vous regardez, les peuples se soulèvent contre la discrimination, en faveur de l'égalité, contre l'oppression et pour la liberté. Une vague d'ouverture a émergé, transcendant les frontières et les cultures. Des hommes et des femmes de toutes croyances, fois et couleurs demandent à saisir leur chance et exigent d'être entendus ».

La pauvreté n'est pas moins un facteur d'instabilité et une menace pour la liberté que ne le sont les conflits et l'oppression, a souligné M. Clegg, notant que, malgré la pression exercée sur ses finances, le Royaume-Uni a atteint son objectif de consacrer 0,7% de son revenu national brut à l'aide au développement, « seul pays dans le groupe G20 des 20 principales économies à l'avoir fait ».

« Dans le courant de la crise économique mondiale, nous avions annoncé que nous n'équilibrerions pas notre budget national sur le dos des plus pauvres », a-t-il ajouté. « Nous avons tenu parole. »

Le Vice-Premier ministre a également appelé à l'élargissement du Conseil de sécurité de l'ONU pour éviter que celui-ci ne devienne « une relique d'une autre époque », renouvelant le soutien de son pays à l'octroi de sièges permanents au Brésil, à l'Inde, à l'Allemagne et au Japon, ainsi qu'à une représentation permanente de l'Afrique.

Sur la question du terrorisme, M. Clegg a exhorté en conclusion à une réponse incisive, intelligente et globale : « Seuls, nous pouvons faire des petits pas en avant, mais ensemble, nous pouvons faire des bonds de géant. »